Your browser does not support script, please upload a new version of navigateur

Carnets de route "Peuples et Musiques"
Mongolie

<< retour page carnet de route
<< galerie de photos Inde

Le 24 septembre 2003

écouter des extraits musicauxLe coin du musicien (termes utilisés parfois assez technique, nous consulter pour de plus amples renseignements)

NB: Une partie des informations citées ci-dessous sont citées d'autres sources Internet, aussi, si vous reconnaissez votre texte dans nos carnets et que vous voulez l'enlever, nous nous exécuterons immédiatement. En effet, plutôt que de reformulez maladroitement un texte déjà bien écrit, nous préférons le citer tel quel afin d'en garder toute la " saveur ".


Les traditions folkloriques mongoles:
(par D. Shandagdorji, P. Khorloo, N. Zantsannorov)
Textes issus en grande partie depuis le site "Soundtransformations" (site de Michael Ormiston et Candida Valentino) : http://www.soundtransformations.btinternet.co.uk/ (en anglais)

La Mongolie est très fameuse au milieu des autres nations d'Asie pour sa riche tradition folklorique. En effet, celle-ci est très diversifiée et comprend des mythes, des proverbes, des voeux de bonheurs, des contes, des bénédictions et des épopées dépeignant le bonheur. Les désirs et la sagesse de ce peuple ont été transmis de génération en génération par voie orale, depuis des temps immémoriaux. Même à un stade de développement primitif, à l'époque de la lutte avec la nature et de la domestication des animaux sauvages, des chants de travails, des vers et des mélodies sur l'élevage des animaux apparurent et ont ensuite été transmis jusqu'à notre temps, évoluant en accord avec le développement culturel du pays. Certains des longs chants de bergers, des vers et mélodies sur l'élevage des chevaux et des moutons ou encore d'autres particularités nationales telle que les proverbes, les contes et les histoires épiques peuvent donc dater de milliers d'années !

Informations sur les costumes portés par les artistes mongols (hommes ou femmes): L'habillement traditionnel des mongols est une longue et large robe " Deel " et le chapeau " Toortsog ". La robe " Deel " est portée juste au dessus des chevilles et serrée à la taille à l'aide d'une ceinture faite de soie ou de cuir. En général, le design et l'ornementations de ses habits varie en fonction du sexe, de l'âge, de la saison, de la tribu, de la position géographique et enfin de la fonction du (de la) porteur(euse). Depuis quelques dizaines d'années, les artistes, danseurs ou musiciens, portent des robes d'une soie très légère, ce qui leur confère une meilleure mobilité.

Informations complémentaires relatives aux costumes portés par les musiciens (homme uniquement):
Au sommet de leur longue robe, les musiciens portent une pièce de tissu couvrant une partie de leurs poitrines. Leur design dérive des " cuirasses " en cuir portée par les archets, dans l'optique de protéger la partie supérieure du corps contre les flèches ennemies. Ayant perdu son usage original dans la vie contemporaine, cette " cuirasse ", au delà de son bel aspect, continue d'être portée afin de lutter contre les mauvaises influences. De plus, elle exprime l'intention de vivre une bonne et calme vie. Sa forme est très similaire aux motifs rencontrés sur le sommet des couvre-chefs traditionnels, c'est le " motif nuage ". Ce motif est un signe d'adhésion à une philosophie spécifique ou perception religieuse de la nature. Un des traits particulièrement marquants de cette philosophie est que l'humanité n'est pas supérieure à la nature, mais en fait partie intégrante. L'homme est donc situé au même niveau que, par exemple, les animaux, les plantes, les pierres, les montagnes, les cours d'eau… L'humanité est donc vulnérable et dépendante de la nature. Dans la perception mongole, pourtant, l'humanité crée la culture, mais reste toujours une partie de la nature. Ainsi, la culture est une expression de la nature. Relativement à cette philosophie, les qualités les plus appréciées chez les mongols sont la force physique et mentale, aussi bien que la modestie et la tranquillité.

1) Les danses folkloriques mongoles:

Chacun des styles de danses folkloriques mongoles présente des mouvements particuliers qui expriment l'identité des exécutants aussi bien que leur affiliation tribale et ethnique. En plus des mouvements spécifiques dédiés aux hommes et aux femmes, il existe d'autres mouvements qui imitent les activités typiques de leur vie quotidienne, tels que la vie des nomades bergers, le travail quotidien dans les champs ou encore des événements historiques de leur tribu. Ce type de danse est principalement exécuté durant les célébrations ayant lieu à l'intérieur des yourtes, pendant les festivals organisés par les nobles locaux ou encore durant les cérémonies effectuées dans les monastères.

Chaque tribu possède ses propres moyens d'expression, par exemple:

- les Dörbeds et les Torguts accompagnent leurs danses avec des chansons.

- les Buryats dansent en cercle, bougeant toujours en direction du soleil; Un chanteur solo improvise des vers et est ensuite suivit par des choeurs chantant le refrain de la chanson.

- les Bayads dansent avec leur genoux pliés vers l'extérieur, ayant des tasses remplies d'"Airag" (lait de jument fermenté) posées en équilibre sur ceux-ci.

- les Dörbed dansent avec des tasses d'"Airag" en équilibre sur les mains et leurs têtes.

Voici 2 extraits de danses mongoles réalisées au " State Drama Theater " par la troupe de danseurs de l' ensemble académique national mongol de musique et de danse.

La première s'appelle " Hodoogyn Tal ", ce qui signifie: Les steppes mongoles.
Vous pouvez en télécharger un extrait en cliquant ici voir extrait vidéo
NB : la musique accompagnant la danse était préalablement enregistrée, aussi il nous est difficile de vous dire avec certitude quels instruments y sont utilisés.

La seconde s'appelle " Chichirgee "
Vous pouvez en télécharger un extrait en cliquant ici voir extrait vidéo
NB : la musique accompagnant la danse était préalablement enregistrée, aussi il nous est difficile de vous dire avec certitude quels instruments y sont utilisés.

- La danse religieuse avec masques: "Tsam Danse"

Dans le passé, les danses mystiques possédaient une signification considérable en Mongolie. Elles étaient toujours accompagnées par de la musique. Pour les danses rituelles, les moines portaient des masques faits en papier mâché. Le Tsam symbolisait la bataille des dieux contre leurs ennemis. Dans la foi animiste (la plus ancienne de toutes les religions), l'homme attribue une âme à tous les phénomènes naturels. Les humains et les animaux sont donc ainsi entourés de bon et mauvais esprits.

Le vieil homme blanc (" Tsagaan Ovgon "): Les mongols vénèrent un important dieu de la fertilité, qui est représenté par le masque d'un aimable vieux homme aux cheveux et à la barbe blanche, avec des traits à la fois astucieux et blagueurs. Il est considéré comme étant le maître de la terre et de l'eau. Ses attributs, tel que son habit blanc et son bâton à tête de dragon, sont hérité du chamanisme. Il est le personnage principal de la danse Tsam, dans laquelle il joue le rôle d'un bouffon.


Cette danse est apparue pour la première fois en Mongolie au cours du 8ème siècle. Pendant la domination communiste, la pratique de cette danse fut interdite. Depuis la prise d'indépendance de la Mongolie en 1992, elle est à nouveau pratiquée, pour notre plus grand bonheur et celui des mongols.

Les danseurs de l'ensemble académique national mongol de musique et de danse, au cours du spectacle se déroulant au théatre "Tumen Ekh", ont effectué cette danse.
Vous pouvez en télécharger un extrait en cliquant ici voir extrait vidéo
Instruments utilisés pour l'accompagnement : longue trompe Ikh Buree (voir photo ci-dessous, à gauche), courte trompe Baga Buree, tambour Ikh Khengereg (voir photo ci-dessous, à droite), cymbales Tsan, cymbalettes, hautbois Bishguur. Formation de 5 musiciens.






















- La danse Biylegee :

Quand les Khalkhas et les tribus de l'ouest mongol effectuent leurs danses folkloriques ("bij" ou "Biylegee" en mongol), ils bougent principalement la partie supérieure du corps. Ce style de danse, aux mouvements très gracieux, est usuellement pratiqué par les femmes.

Une danseuse de l'ensemble académique national mongol de musique et de danse, au cours du spectacle se déroulant au théâtre "Tumen Ekh" a réalisé une performance soliste présentant ce style de danse.

Vous pouvez en télécharger un extrait en cliquant ici voir extrait vidéo
Danseuse : "Olziidelger"
NB : la musique accompagnant la danse était préalablement enregistrée, aussi il nous est difficile de vous dire avec certitude quels instruments y sont utilisés.

2) La musique vocale de Mongolie:

La Mongolie, étant une nation de nomades, a développé une forte tradition de musique vocale, le transport d'instruments de musique n'étant pas toujours facile pour ceux-ci. La proximité envers la nature et l'élevage d'animaux que les mongols ont vécu depuis des centaines d'années a permis la création d'une grande variété de style vocaux. Ces styles peuvent être divisés dans les catégories suivantes: longs chants, chants courts, khöömii, chants d'éloges, chants épiques, légendes, jeu vocaux, imitations et musique sacrée.

- les chants longs ("Urtyn duu" en mongol)

Chant mélismatique (plusieurs notes sur une même syllabe chantée) et richement ornementé (trilles, glissandos, effets glottaux style Yodel); Caractérisée par un tempo lent, de longue lignes mélodiques, de larges intervalles et un rythme non fixé.

L'échelle musicale utilisée pour ces chants est pentatonique (5 notes) sans demi-tons. Elles sont chantés en vers, sans refrain régulier et avec une voix dans un registre très aigu. L'étendue de ces mélodies dépasse 3 octaves. Ces chants requièrent donc une observance très stricte des règles de respiration. En fait, la respiration est libre mais le chanteur doit tenter de faire le moins de pauses respiratoires possibles afin d'éviter au maximum d'interrompre les ornementations mélodiques. Plus la voix est riche et le chanteur "endurant", plus la performance est appréciée. Ces chants peuvent être chantés par des hommes ou des femmes et sont généralement accompagnés par le Morin Khuur, la flûte Limbe ou encore le Tobshuur (voir ces instruments). Les chanteurs peuvent utiliser une même mélodie pour chanter de nombreux chants longs. Toutes les mélodies utilisées sont de compositeurs inconnus, puisqu'elles toutes été transmises par voix orale depuis de nombreuses générations.

On chante ces chansons généralement lorsque l'on est seul dans la steppe, en avançant doucement à cheval. Ces chants expriment la liberté et la vastitude des steppes mongoles et sont aussi très souvent utilisés pour accompagner les rites associés aux changements de saisons et les diverses cérémonies de la vie quotidienne. Enfin, les chants longs font partie intégrante des célébrations se déroulant au sein des yourtes.

Il existe 3 catégories de chants longs:

- "aizam urtyn duu": chants prolongé avec des mélodies coulantes ininterrompues, richement ornementées et contendant de longs passages en falsetto (voix de fausset).
- "tügeemel urtyn duu": chants plus courts, moins ornementés et sans falsetto.
- "besreg urtyn duu": les plus courts des chants longs possèdent de courts vers, des refrains et leur mélodie est assez saccadée.

Chacun des différents "Yastan" (tribus) possède ses propres chants longs et des styles qui leurs sont associés. Par exemple, le "aizam urtyn duu" est essentiellement utilisé au centre et à l'est de la Mongolie, tandis que le "besreg urtyn duu" est généralement pratiqué par les Khalhs de l'ouest de la Mongolie. Les meilleurs chanteurs de chants longs viennent de Dund Gobi (centre du Gobi) aimag (province en mongol).

Les chants longs sont un style vocal très difficile à maîtriser car ils nécessitent une grande étendue vocale et un contrôle très précis de la voix.

Vidéos à télécharger :

- Extraits des chants longs : "Khurmast Tenger" (signifie "le ciel") & "Ar Khovch" (signifie " l'envers de la montagne "). Vidéo issue du spectacle de l'ensemble académique national mongol de musique et de danse, au cours du spectacle se déroulant au théâtre "Tumen Ekh".
Vous pouvez télécharger ces extraits en cliquant ici voir extrait vidéo
Chanteurs: Bazarbat et Bayambajargal
Instruments accompagnateurs: 2 vièles Morin Khuur, 1 vièle Khuurchir, 1 cithare Yatag, 1 cithare Yochin, 1 " contrebasse " Ikh Khuur, 1 flûte traversière Limbe, 1 luth Shanz, 1 cornet à clefs Ever Puree et 1 hautbois Bishguur.

- Mélodie du chant long "aizam urtyn duu" : " Uyahan Zambatwyn Natan Det ", signifie approximativement " Le soleil sur terre ". C'est une chanson qui raconte la vie quotidienne des mongols, vivants tous sous le même soleil.
Vous pouvez télécharger cette mélodie en cliquant ici voir extrait vidéo
Joueur de Morin Khuur : Tuvshinbayar

- Mélodie du chant long " besreg urtyn duu " : "Er ber khartsaga". Chanson à propos d'un oiseau nommé " Khartaga " et de la nature.
Vous pouvez télécharger cette mélodie en cliquant ici voir extrait vidéo
Joueur de Morin Khuur : Tuvshinbayar

- les chants courts ("Bogin(o) Duu" en mongol)

Chants strophiques, syllabiques (chaque syllabe s'appuie sur une seule note (ou inversement)), possédant un rythme fixe et chantés sans ornements; Ils sont chantés avec une extrême vivacité et utilisent l'échelle pentatonique, tout comme les chants longs.

Les chants courts ne sont jamais chantés dans les célébrations, car ce sont généralement des improvisations et sont plutôt satiriques. Ils sont souvent chantés en imitant une forme de dialogue et évoquent la vie d'amis et divers incidents. Une autre variante existe sous la forme de berceuses et de contes lyriques traitant de l'amour, de la vie de tous les jours (ex: chants de travails) ou encore des animaux, et plus spécialement des chevaux. C'est un style plus facile à maîtriser et plus flexible que les chants longs. Toutefois, ils sont plus populaires que les chants longs et de tradition beaucoup plus récente (la plupart de ses compositeurs sont connus).

Vidéos à télécharger : (issues du spectacle de l'ensemble académique national mongol de musique et de danse, au cours du spectacle se déroulant au théâtre "Tumen Ekh")

- Chant court : "Dada Turuk"
Vous pouvez télécharger cette chanson en cliquant ici voir extrait vidéo
Chanteuse: Uyench
Instruments accompagnateurs: 2 vièles Morin Khuur, 1 vièle Khuurchir, 1 cithare Yatag, 1 cithare Yochin, 1 " contrebasse " Ikh Khuur, 1 flûte traversière Limbe, 1 luth Shanz et 1 cornet à clefs Ever Puree.

- Chant court : "Hotchima"
Vous pouvez télécharger cette chanson en cliquant ici voir extrait vidéo
Chanteur: Hyamgerel
Instruments accompagnateurs: 2 vièles Morin Khuur, 1 vièle Khuurchir, 1 cithare Yatag, 1 cithare Yochin, 1 " contrebasse " Ikh Khuur, 1 flûte traversière Limbe, 1 luth Shanz et 1 cornet à clefs Ever Puree.

- extrait de la 1ère partie de la chanson courte: "Khan Khokhii Uul" (les montagnes Khan Khokhii); Chanson traditionnellement jouée pour honorer une jeune mariée. Ce morceau instrumental met en valeur les sonorités de 2 types de flûtes traversières " Limbe "
Vous pouvez télécharger cet extrait en cliquant ici voir extrait vidéo
Instruments utilisés : 1 cithare Yochin, 2 flûtes traversières Limbe (Ikh Limbe et Baga Limbe).
Instrumentistes : " Davaasuren " (Limbe), Uranbileg (Yochin)
Compositeur : Mendamar

- les chants épiques "Tuuli"

Les chants épiques mongols raconte l'histoire des combats acharnés entre les puissances du bien et du mal. Ils sont chantés dans un langage poétique hautement littéraire.

La récitation des chants épiques est toujours associée aux rituels et on leur associait des pouvoirs magiques, leur récitation ayant une influence favorable sur les esprits de la nature, tel que le pouvoir de chasser les mauvais esprits. Généralement, les chants épiques étaient chantés au sein des yourtes des bergers pendant la période de recherche précédant la migration vers leurs "campements d'hiver", avant la chasse ou la bataille et contre l'infertilité ou la maladie.

Ces chants utilisent la même base musicale que celle du style " Magtaal ". La différence entre ces deux styles résident dans le fait que le " Tuuli " est chanté, au minimum, pendant une journée entière. Aussi, les musiciens exécutant ce type de chants doivent être très endurants.
Parfois, on le chante durant de nombreux jours d'affilée, les musiciens faisant uniquement de courtes poses pour manger et se reposer.

- louanges chantés: "Magtaal"

Les chansons de louanges ou "Magtaal" sont chantées en l'honneur des dieux du Lamaïsme et des esprits de la nature. Ces chants, particulièrement ceux provenant de l'ouest de la Mongolie, possèdent une forte dimension spirituelle.

C'est une ancienne tradition qui est toujours pratiquée de nos jours par les tribus de la région de l'Altai. Durant la période de la domination communiste, les paroles de ses chansons furent subtilement changées pour cacher la vénération et les prières contenues dans celles-ci. Ce fut Tserendaava (fameux chanteur mongol), ainsi que d'autres chanteurs de Magtaal qui réintroduirent ensuite ces paroles élogieuses et prières envers la nature mongole.

Les chansons épiques contiennent aussi des chants de louanges envers les montagnes, les rivières et la nature en général.

Vidéos à télécharger:

- 5 musiciens de l'ensemble académique national mongol de musique et de danse, au cours du spectacle se déroulant au théâtre "Tumen Ekh", ont joué un superbe morceau de Magtaal: "Altai Magtaal".
Vous pouvez télécharger cette chanson en cliquant ici voir extrait vidéo
Instruments utilisés : 2 Morin Khuur, 2 Tobschuur et 1 " violoncelle " Ikh Khuur.
Techniques de Khöömii employées : Kargyraa, Naryn Khöömii et "Sharaa".

- Monkhsaikhan, un des étudiants de la faculté des beaux arts de Ulan-Bator, nous a chanté un morceau du nom de "Manduul Khaan Magtaal" (louanges au roi Manduul). L'histoire racontée dans cette chanson est la suivante: un roi très agé du nom de Manduul décide d'épouser une jeune fille du nom de Mandura lorsqu'elle atteint seulement sa 18ème année. Le mariage a lieu, mais peu de temps après, le roi meurt, laissant alors la reine Mandura gouverne son royaume.
Vous pouvez télécharger cette chanson en cliquant ici voir extrait vidéo
Instrument utilisé: Morin Khuur.
Technique de Khöömii utilisée: Khargyraa.

- chant harmonique / chant diphonique / chant diplophonique Höömij (ou Khöömei)

Le Khöömii est un style de chant magique découvert dans la chaîne montagneuse de l'Altai en Asie centrale. Il est particulièrement développé à l'ouest de la Mongolie, Touva (province indépendante de Russie en frontière avec le nord-ouest de la Mongolie), la région du Gorno-Altai et dans les provinces mongoles Karkhassia, Baskhiria et Kalmyk.

On utilise généralement le chant diphonique pendant des manifestations sociales telles que les repas ou fêtes.

Les mongols nomment ces chants diphonique "höömij" ou "khöömii" (signifie gorge, pharynx). Le chanteur produit un son fondamental d'une hauteur fixe, considéré comme un bourdon, et, dans le même temps, effectue des modulations sur les harmoniques naturelles associées à ce bourdon pour obtenir une mélodie.

Les chanteurs diphonique modifient le son et le timbre avec leur bouche, dents, gorges, nez et lèvres. Ils obtiennent ainsi toujours 1 ou 2 sons distincts en plus du son fondamental (ou bourdon). Les meilleurs chanteurs parviennent même à obtenir une série d'harmonique plus forte que le son du fondamental; Le bourdon n'étant alors plus audible.

Le chant diphonique existe aussi au sein de tribu d'origine Turque vivant dans des parties diverses de l'Asie centrale. Les musiciens Baskir des montagnes de l'Oural nomment leur style de chant diphonique "Uzlyau"; les Khakass le nomme "Khai", les Altaiens "Koomoi" et les Touvas "Khoomei".

1 musicien de l'ensemble académique national mongol de musique et de danse, au cours du spectacle se déroulant au théâtre "Tumen Ekh", a effectué une superbe démonstration de Khöömii.
Vous pouvez la télécharger en cliquant ici voir extrait vidéo
Chanteur et joueur de Morin Khuur : Gantulga
Instruments accompagnateurs: 2 vièles Morin Khuur, 1 vièle Khuurchir, 1 cithare Yatag, 1 cithare Yochin, 1 "contrebasse" Ikh Khuur, 1 flûte traversière Limbe, 1 luth Shanz et 1 cornet à clefs Ever Puree.
Techniques de Khöömii employées : Kargyraa, Naryn Khöömii et "Sharaa".

Histoire courte sur la naissance du Khöömii:

Personne ne sait exactement où et quand le Khöömii est apparut. Sa naissance pourrait dater du temps de Chingiss Khan ou même auparavant, avec l'arrivée des nomades Turques sur le plateau d'Asie centrale.

Toutefois, ce fut uniquement vers la fin du 19ème siècle que les explorateurs Russes et Français établirent l'existence de ce type de chants (au sein de l'ethnie Bashkir) pour le monde occidental.

D'après les mongols, le lieu de naissance du Khöömii est Chandman Sum dans l'ouest de la Mongolie. Néanmoins, cette technique de chant harmonique est aussi utilisés dans d'autres civilisations. Elles sont principalement centrée aux environs des chaînes de montagnes de l'Altai et de Sayan (Mongols, Touvas, Khakash, Bachkirs et Altaiens). Il existe toutefois, à un certain degré, des exceptions assez surprenantes: parmi les Rajasthanais de l'Inde (1 seul enregistrement existant datant des années 70), les Xhosas d'Afrique du Sud et les Moines tibétains des monastères Gyütö et Gyüme.

A Chandman Sum, le lieu de naissance présumé du Khöömii est situé au milieu de petites collines surplombant les lacs "Khar Us Nuur" (eau noire), "Khar Nuur" (lac noir) et le lac "Dorgon Nuur" au nord, sud et à l'ouest. La légende dit que lorsque le vent souffle sur ces 3 lacs, cela crée un effet de résonance qui peut être répercuté jusqu'à 3 jours dans les montagnes Jargalant. Enfin, le son crée va se perdre dans les plaines du Chandman.

La plupart des autres théories sur l'origine du Khöömii sont connectées avec les sons de la nature et des événements surnaturels.

Il est dit que certains oiseaux peuvent chanter le Khöömii et plus spécialement, le butar qui, lorsque sa tête est immergée, produit un son très spécial. Le cri de la grue est aussi considérée comme proche du Khöömii. De plus, le Khöömii est parfois associé à l'écho de voix et de cri d'oiseaux. Enfin, le son de l'eau coulant entre les pierres et, en particulier le son de la rivière Eev sont aussi comparé au Khöömii. Personne ne connaît l'exacte location de cette rivière mais les Touvas, Uriangkhais et Khalkh de l'ouest de la Mongolie déclarent tous que le Khöömii est connecté aux propriétés magiques de cette rivière. 2 des propriétés magiques de cette rivière étaient de produire de très beaux hommes et femmes, ainsi que d'excellent chanteurs de Khöömii.

Présentation de différentes techniques de Khöömii:

Définitions (d'après Palamjav Tsildee):
"Zatraa" = ouvert. Chant diphonique sans utilisation de la langue (technique à une cavité voccale)
"Bitou" = fermé. Chant diphonique avec utilisation de la langue (technique à deux cavités voccales)

"Gytsy amsra" : voix provenant du bas-ventre de l'exécutant.
"Tseedznii amsra" : voix de poitrine (Tseedznii = poitrine, thorax).

De nombreuses techniques existent, dépendant de la source vocale et de la place de résonance. (L'éventail des techniques présentées ci-dessous n'est pas exaustif.)

- Khamri(in) (nez = khamar ) Khöömii : Khöömii nasal ; Peut être chanté bouche ouverte ou fermée.
Vous pouvez en télécharger un extrait en cliquant ici voir extrait vidéo
Chanteur: Palamjav Tsildee.

- Dendeldar : Technique de langue permettant de produire un effet proche du "galot" d'un cheval (par le rythme des variations du son plus que par le timbre de la voix)
Vous pouvez en télécharger un extrait en cliquant ici voir extrait vidéo
Chanteur: Palamjav Tsildee.
Vous pouvez en télécharger un deuxième extrait en cliquant ici voir extrait vidéo
Chanteur: Iderzogt.
NB: ce dernier extrait n'est pas réélement le style "Dendeldar", mais plutôt une variante de ce style.

- Naryn Khöömii : Technique pouvant être chantée Zatraa ou Bitou.

"Le KHOOMEI est non seulement le nom générique donné à tous les styles de chant de gorge , mais il désigne également un style particulier du chant. [En Mongolie, il est aussi appellé Naryn Khöömii]
Le Khoomei se caractérise par l'émission d'un son doux, créant des harmoniques dans le registre médium de la voix du chanteur."

Texte issu du site de Mr Tran Quang Hai: http://membres.lycos.fr/tranquanghai/tuva_ChantDipho.html ; correspond à une partie de la définition du Khöömii utilisé tel qu'il est utilisé à Touva.
Vous pouvez en télécharger un extrait en cliquant ici voir extrait vidéo
Chanteur: Iderzogt.

- Kargyraa (ou Argira) = poumon ; Technique pouvant être chantée Zatraa ou Bitou.

"Le KARGYRAA se chante habituellement dans le registre extrêmement grave de la voix du chanteur. Il y a deux styles principaux de Kargyraa : le Kargyraa de Montagne (Dag Kargyraa) et le Kargyraa de Steppe (Xovu Kargyraa). Les deux styles produisent un son intense comme celui de la grue, riche en harmoniques . Cette technique est en fait très proche de la prière tibétaine du style dbyang. Kargyraa représente un style de chant de gorge très lié à l'émission des voyelles.
En plus de diverses manipulations de gorge, la bouche change d'une forme presque fermée de " O" presque à une forme buccale grande ouverte. Le Kargyraa de montagne utilise habituellement le registre le plus grave qui inclut souvent des effets nasaux. Il devrait comporter une résonance de poitrine assez forte, et pas trop d'action de gorge. Le style Kargyraa de steppe s'exécute habituellement dans un registre plus élevé que le Kargyraa de Montagne ; il se distingue par avec une tension de gorge accrue et une résonance de poitrine moindre.
Pour le style kargyraa le fondamental a un timbre spécial (cor de chasse) avec une fréquence variant entre 55Hz (la) et 65Hz (do 1). Les harmoniques se promènent entre H6, H7, H8, H9, H10 et H12. Chaque harmonique correspond à une voyelle déterminée."

Texte issu du site de Mr Tran Quang Hai: http://membres.lycos.fr/tranquanghai/tuva_ChantDipho.html ; correspond à une définition du Kargyraa utilisé à Touva. Le Kargyraa mongol, semble, toutefois, assez proche de cette définition (NB: nous ne sommes pas sûr qu'il existe ici un Kargyraa de steppe et un de montagne).
Vous pouvez en télécharger un extrait en cliquant ici voir extrait vidéo
Chanteur: Palamjav Tsildee.
Vous pouvez en télécharger un deuxième extrait en cliquant ici voir extrait vidéo
Chanteur: Tuvshinbayar.

- Bagalzuuriin = pharynx ; Voix de gorge.
Vous pouvez en télécharger un extrait en cliquant ici voir extrait vidéo
Chanteur: Tuvshinbayar.

- Sharaa : ce n'est pas vraiment une technique de chant diphonique, mais plutôt une manière de chanter le bourdon ; Elle est caractérée par une voix provenant du bas-ventre de l'exécutant et une contraction forte des muscles de la gorge.
Vous pouvez en télécharger un extrait en cliquant ici voir extrait vidéo
Chanteur: Palamjav Tsildee.
Vous pouvez en télécharger un deuxième extrait en cliquant ici voir extrait vidéo
Chanteur: Tuvshinbayar.

Remarque:
Il semble que la voix provenant du bas-ventre: "Gytsy Amsra" est plus fréquemment utilisée par les chanteurs, car elle permet d'obtenir un son plus riche en harmoniques.

Scientifiquement parlant:
" Le chant diphonique nécessite plusieurs cavités, dont le couplage est à l'origine des fréquences aiguës de résonance des formants, qui sélectionnent et amplifient l'harmonique. Par exemple, avec la langue au repos - la bouche forme alors une seule grande cavité -, la deuxième voix ne dépasse guère 1 200 hertz. L'ambitus de la mélodie harmonique, c'est-à-dire que l'écart entre la note la plus grave et la note la plus aiguë, reste faible. L'étude des sonogrammes montre que l'intensité du formant s'étale sur trois ou quatre harmoniques. En revanche, lorsque la langue touche le palais, séparant ainsi la cavité buccale en deux parties, le formant est aigu et intense : l'harmonique supplémentaire est nettement audible.
Grâce aux sonogrammes, j'ai constaté qu'une troisième voix pouvait être produite (voir la figure). Cependant, cette troisième voix n'est pas commandée consciemment. Elle dépend de l'exécutant plutôt que d'une technique particulière. Le chant triphonique est possible lorsqu'un son très grave (par exemple, à une fréquence de 70 hertz) est émis : le chanteur peut alors créer deux formants qui sélectionneront chacun une harmonique. Par exemple, je peux chanter en mode triphonique avec un formant dans la zone de fréquence comprise entre 400 et 1 000 hertz, et un autre dans la zone au-dessus de 2 000 hertz. Par ailleurs, j'étudie également le chant tétraphonique : les quatre voix ne sont pas toutes audibles, mais elles sont reconnaissables sur le sonogramme. "

Trân Quang Hai, Laboratoire d'ethnomusicologie, CNRS, Paris

Recette du chant diphonique et information diverses: cliquez ici

Description des instruments rencontrés lors de notre séjour:
Textes issus en grande partie depuis le site "Soundtransformations" (site de Michael Ormiston et Candida Valentino) : http://www.soundtransformations.btinternet.co.uk/ (en anglais)

- cithare sur table "Yochin"
Le Yochin est un instrument folklorique mongol utilisé pour jouer des mélodies brillantes et rapides. Il est de la même famille que le dulcimer occidental, le kanoun egyptien et le Santour indien. C'est un instrument très populaire et il est capable de jouer de nombreux rythmes. Il est utilisé pour accompagner d'autres instruments mais est souvent utilisé comme conducteur de l'orchestre. Anciennement, il possédait 13 doubles cordes, mais désormais, le nombre de cordes peut varier grandement (cordes simples, doubles ou triples) et nombres "d'ensembles de cordes" variable. Ces cordes sont frappés à l'aide de deux fines baguettes de bois. Cet instrument était anciennement connu uniquement des citadins, du fait de sa piètre transportabilité.

- luth "Shanz" ou "Shudraga" (voir photo ci-dessous, à droite)
Le Shudraga ou Shanz est un luth mongol à long manche possédant 3 cordes et pas de frettes. Il possède une caisse de résonance circulaire en bois (généralement l'acajou est utilisé) recouverte d'une peau de serpent tendue des 2 côtés de celle-ci. Le manche de l'instrument se termine par une volute, légèrement retournée. Il est utilisé pour accompagner les chants folkloriques et joué dans les ensembles de musique mongole. Il peut aussi être utilisé pour accompagner la danse "Biylegee" dans l'ouest de la Mongolie. Les cordes du Shanz sont faites de nylon (anciennement en soie) et sont pincées à l'aide d'un plectre fait de bois, d'os ou de plastique ou encore des doigts de l'exécutant.

- vièle "Khuuchir" (voir photo ci-dessus, à droite)
Anciennement, les nomades musiciens utilisaient principalement ce type de vièles. Les chinois les appellent "l'instrument mongol" ou "Huk'in". L'instrument est accordé dans un intervalle de quinte et il est de petite ou moyenne taille. Le Khuuchir possède une petite caisse de résonance cylindrique, carrée ou en forme de coupe faite de bambou, de bois ou de cuivre. Celle-ci est couverte d'une peau de serpent ou de mouton et possède une ouverture au dos de l'instrument. Le manche est inséré directement dans la caisse de résonnance. Le Khuuchir possède usuellement 4 cordes de soie ou de métal, la première et la troisième étant accordées à l'unisson, tandis que la seconde et la quatrième sont accordées en intervalle de quinte augmentée. Cet instrument à 4 cordes est aussi appelé " Dorvon Chikhtei Khuur ". En Chine, ce type d'instrument est appelé "sihu", qui signifie "quatre" ou encore "possèdant 4 oreilles".
Les plus petits des Khuuchirs, possédant uniquement 2 cordes (accordées en intervalle de quinte) y sont appelés " erh'hu", ce qui signifie "deux".

La mèche de l'archet est constituée de crin de cheval et celui-ci est inséparable des cordes (la mèche passant entre les cordes de l'instrument). Il est joué alternativement vers l'instrumentiste, afin de mettre en vibration la (ou les) corde(s) basse(s), ou vers l'extérieur, pour la (ou les) corde(s) haute(s). Dans le cas du " Dorvon Chikhtei Khuur ", l'archet est de facture assez complexe. Pour plus d'informations sur celui-ci, vous pouvez lire le texte original cité ci-dessous.

"One of the interesting things about these two instruments is the bowing technique. The bow rests between the two strings. To play the high string you bow in a forwards direction and to play the low string you bow in a backwards direction. On the Khuuchir this is relatively simple but on the Dorvon Chikhtei Khuur the bow is more complex. The two highest strings are not adjacent but alternate with the two low strings. The bow is split into two to enable bowing away from the body to play the two high strings and bowing towards the body to play the two low strings."

- cithare "Yatag" (voir photo ci-dessous, à l'avant plan)
Le Yatag est une cithare possédant des chevalets mobiles et ayant la forme d'un demi arc de cercle. Anciennement, elle possédait 10 à 12 cordes en soie. De nos jours, ce nombre peut varier (nous avons vu 2 modèles ayant respectivement 13 et 21 cordes). Le Yatag fut mentionné pour la première fois au 14ème siècle lorsqu'il fut utilisé comme instrument de court. Les cordes sont pincées avec une main tandis que l'autre "plaque l'accord" ou crée un effet de vibrato en pressant la corde derrière le chevalet. Il existe beaucoup d'autres techniques telles que la mise en vibration de la corde au moyen d'une chiquenaude. La cithare Yatag occupe un place importante dans le folklore mongol. Les chants épiques contiennent de nombreuses références à des Yatags possédant un grand nombre de cordes. Dans l'ouest de la Mongolie, le chant épique "Jangar" raconte l'histoire de la vieille reine Agai Shabdal jouant avec un Yatag possédant 82 chevalets et 8000 cordes ! Peut-être est-ce trop pour elle puisque dans l'histoire, elle joue uniquement sur les 7 premiers chevalets.

- " contrebasse " et " violoncelle " " Ikh Khuur " ou " Ikh Hill "
(voir "contrebasse" sur la photo ci-dessus, à l'arrière plan)
Ces deux instruments, dont le nom signifie littéralement " grand Morin Khuur ", furent inventés assez récemment dans le but de créer des " grands orchestres " de musique mongole. Ses facteurs se basèrent sur la contrebasse et le violoncelle, instruments utilisés dans la musique classique occidentale, pour leur construction. La forme de leur caisse de résonance est identique à celle du Morin Khuur.

- luth Tobshuur (luth dit "à cou de cygne")
Le Tobshuur est un luth à 2 cordes originaire de l'ouest de la Mongolie.

Il existe 3 type de Tobshuur:
- à caisse de résonance en forme de boule utilisé par les ethnies Altai-Uriangkhai, Biat et Torgut Yatsan.
- à caisse de résonance en forme de boite utilisé par les ethnies Bait, Dorbot, Altai-Uriangkhai et Dzakhchin Yastan
- à caisse de résonance en forme de boule utilisé par les ethnies Dorbot, Dzakhchin and Torgut Yastan.

Tous trois sont en bois (mélèze, pins ou autres) et possèdent une peau ou une table d'harmonie en bois couvrant la caisse de résonance de l'instrument. Traditionnellement, ses cordes sont faites en crin de cheval torsadé. La corde la plus fine doit être torsadée dans le sens des aiguilles d'une montre tandis que la plus épaisse doit être torsadée dans le sens inverse. Ces 2 cordes sont accordées à la quarte et sont pincées ou martelées à l'aide du pouce ou du majeur. Tout comme le Morin Khuur, le Tobshuur possède un répertoire de sons appelé Tsokhilt ("frappes"). Le Tsokhilt peut être constitué par des pièces descriptives imitant les sons de la nature, des animaux ou encore la mélodie de la danse "Biylegee". Le Tobshuur est un instrument d'origine nomade de par sa légèreté et sa transportabilité. Il a été utilisé depuis des temps immémoriaux pour accompagner la transmission orale de l'histoire mongole au travers des chants épiques et des légendes contées dans les plaines d'Asie centrale. Ces chansons traitent des paysages mongols, de victoires à la lutte, des héros, des animaux ou encore des artéfacts, tels que arcs, flèches, yourtes, etc...

- vièle "Morin Khuur"
Texte traduit de l'anglais et tiré des sites suivants:
http://www.mongoliatoday.com/issue/4/morin_khuur.html
http://www.soundtransformations.btinternet.co.uk/
http://www.greenkiwi.co.nz/footprints/mongolia

Cet instrument à deux cordes appelé Morin Khuur ou, littéralement, "vièle à tête de cheval", exprime l'âme profonde des nomades mongols.

Il existe de nombreuses légendes sur l'origine de cet instrument, mais elles possèdent, pour la plupart, de nombreux éléments communs:

Un héros en la personne d'un berger nomade et son ami, un cheval ailé. La crinière de ce cheval, exposée aux vents, produisait une mélodie enchanteresse qui permettait au berger de conduire facilement son troupeau de chevaux. Un esprit malin intervient alors au travers de la femme du berger, jalouse de cette relation privilégiée. Celui-ci coupe les ailes du cheval et celui-ci meurt. Découvrant sa fidèle monture morte, notre berger est atterré et inconsolable. Il place la tête du cheval dans un ancien cimetière et fait ensuite un instrument de musique au sommet duquel il taille la tête de ce fier cheval. Il enveloppe ensuite la caisse de résonance de l'instrument avec la peau du cheval et y attache des cordes faites avec son crin. Enfin, il compose une chanson à la mémoire de son cheval perdu.

Les bergers pensent que non seulement les humains mais aussi les animaux sont sensibles au charme du Morin Khuur. Quand un chameau refuse d'allaiter son premier petit, un musicien local est appelé pour lui jouer des chansons spéciales. Après quelques temps, le chameau est touché par la musique et il pleure. Il accepte alors de nourrir son petit.

Il existe beaucoup de mélodies et de chansons spécialement composées pour le Morin Khuur. Des chansons à propos de chevaux rapides, des longs chants folkloriques, ... Le Morin Khuur est utilisé aussi pour accompagner la danse "Biylegee", originaire des montagnes de l'Altai et qui est usuellement pratiquée par les femmes. Le répertoire du Morin Khuur (danses et autres musiques instrumentales) est appelé Tatlaga. Les nombreuses histoires magiques associées à cet instrument peuvent être un indice de son ancienne utilisation par les shamans mongols.

Les mongols sont un peuple très musical et cette culture est profondément intégrée dans leur vie de tous les jours. La plupart des familles considèrent le fait de posséder un instrument comme un honneur et, bien souvent, c'est le Morin Khuur qui reçoit des attentions égales à celle que l'on donne aux livres et aux manuscrits. Son possesseur le drapera avec un Khadag bleu (écharpe en soie, signe de respect) et le placera dans le coin le plus sacré de la yourte appelé " Khoimor " (coté nord en face de l'entrée).

Le Morin Khuur est un instrument élégant, différent des autres instruments mongols de par son design et son mode de fabrication. Pour ses 2 cordes, on utilise le crin de la queue de chevaux, appelé "sod". La couleur du cheval, son régime et ses diverses qualités sont considérées pour le choix du crin approprié. Le crin sélectionné est alors spécialement traité et séché à l'ombre de la yourte. Ensuite, on passe à la confection des cordes proprement dite. La plus épaisse des cordes est considérée comme une corde "mâle" et elle contient 130 fils du crin de la queue d'un étalon. La plus fine, quand à elle, est considérée comme "femelle" et contient 105 fils du crin de la queue d'une jument. Ces cordes sont accordées de nos jours à la quarte; anciennement à la quinte. La caisse de résonance en bois, de forme trapézoïdale, était traditionnellement recouverte de la peau d'un bébé chameau, d'une chèvre ou d'un mouton dotée d'une ouie circulaire. De nos jours, les fabricants utilisent une table d'harmonie en bois avec des ouies en forme de F comme celles utilisées pour le violon.

Bien que le Morin Khuur ne possède que 2 cordes, son spectre musical est assez large pour jouer de la musique classique européenne. D'autre part, certaines mélodies telle que celles utilisées pour illustrer les cavalcades peuvent être difficilement jouées par d'autres instruments que le Morin Khuur.

Mode de jeu (il existe des variations régionales):
Les extrémités de l'index et du majeur ainsi que les ongles de l'annuaire et de l'auriculaire sont utilisés pour presser les cordes. Il est à noter que le manche de l'instrument ne possède pas de frettes et que le côté gauche du pouce peut être aussi utilisé pour presser la corde la plus fine. Parfois, l'auriculaire est glissé sous la corde la plus épaisse dans le but d'atteindre la corde la plus fine. L'archet, dont la mèche, peu tendue, est en crin de cheval, doit être tenu fermement par le pouce et l'index de la main droite, tandis que l'annuaire et l'auriculaire servent à tendre la mèche. Cet archet est traité à la colophane. L'instrument est tenu en position verticale, légèrement à l'oblique ; le musicien joue assis ou accroupi.

- flûtes traversières " Limbe " (Ikh (grande) Limbe et Baga (petite) Limbe)
Première partie de ce texte cité en grand partie depuis le site de Mr Tran Quang Hai: http://membres.lycos.fr/tranquanghai/tuva_ChantDipho.html


C'est une flûte traversière traditionnellement construite en bambou (de nos jours, on utilise aussi le bois et le plastique). Elle possède 6 trous et provient de Mongolie. La taille de l'Ikh Limbe (voir photo ci-contre) est d'environ 60 cm ; Le Baga Limbe (voir photo ci-dessous), quand à lui en mesure 30. L'extrémité supérieure de l'instrument est obturée par un bouchon en bois. Non loin, une ouverture est aménagée, par laquelle l'exécutant produit les sons. Un peu plus bas est taillé un deuxième trou, sur lequel est collé une fine feuille de papier, donnant un timbre particulier. Ce type de flûte dite " à mirliton " existe aussi au Tibet et en Chine.



Elle est souvent joué en utilisant la technique de la respiration circulaire (une technique d'émission qui permet de produire le son sans aucune interruption; l'air est dosé dans la flûte de telle sorte que; par aspiration simultanée du nez, un volume d'air constant se trouve maintenu dans la bouche). Sa sonorité rappelle différents sons présents dans la nature, notamment ceux émis par certains oiseaux. Le Limbe est souvent utilisé en accompagnement et, occasionnellement, en tant qu'instrument soliste. Comme le Morin Khuur et les guimbardes mongoles "Amaan Khuur", certaines de ces mélodies permettent de calmer une femelle d'un troupeau afin quelle accepte d'allaiter un orphelin.



- " cornet courbe à clefs " " Ever Buree " (instrument à vent)

Cet instrument fut inventé assez récemment dans le but de créer des " grands orchestres " de musique mongole. Ses facteurs réutilisèrent le principe de clefs, utilisé dans la musique classique occidentale, pour créer cet instrument.





- hautbois "Bishguur" ou "Surnai"

Le Bishguur est un hautbois possédant avec un corps conique fait de bois ou de corne et s'élargissant à son extrémité. Il possède 8 trous, dont un d'entre eux est prévu pour le pouce de l'exécutant. L'anche double en roseau s'adapte à la partie supérieure du tube qui comporte un large disque de métal. La forme réduite de cet instrument se nomme " Haidi ", ce qui signifie " flûte de la mer ".

Afficher les kilomètres parcourusKilomètres parcourus et détail des étapes.

Environ 1910 kilomètres parcourus en Mongolie en 44 jours et 19 étapes, dont 1210 km en vélo et 700 km en train.

Nb: "??" signifie tout simplement que nous nous trouvions quelque-part dans les steppes mongoles, loin de tout village.

14 Août :

- Arrivée à Ulaan Bator vers 16 h. (depuis la frontière, environ 700 km en train).
- Nuit à "Idre's Guest House".

Du 15 au 23 Août :

Séjour à Ulaan Bator:
- Visite du marché local.
- Enregistrement de 2 shows de musiques traditionnelles au théatre "Tumen Ekh" et au "National Drama Theater".
- Rencontre avec Palamjav Tsildee.
- Extention de nos visas mongols.
- Achat de la lettre d'invitaion nécessaire à l'obtention du visa russe.
- Préparation de notre périple à vélo.

24 Août :

Ulaan Bator - ??. 70 km parcourus. Nuit dans la steppe.

25 Août :

?? - Lün. Rencontre avec un couple de cyclo italien. 70 km parcourus. Nuit en sortie de la ville.

26 Août :

Lün - ??. 50 km parcourus. Nuit dans la steppe.

27 Août :

?? - ??. Rencontre avec un cyclo canadien, roulons avec lui tout l'après-midi. 70 km parcourus. Nuit dans la steppe.

28 Août :

?? - 18 km avant Kharkhorin. 70 km parcourus. Nuit dans la steppe.

29 Août :

18 km avant Kharkhorin - ??. Rencontre avec un cyclo allemand. Visite du monastère à Kharkhorin. Après Kharkhorin, début des pistes (bon état). 70 km parcourus. Nuit dans la steppe.

30 Août :

?? - ??. Peu après midi, nous rendons compte que nous avons effectué environ 60 km dans une mauvaise direction, nous corrigeons le tir et (re)prenons la direction de Tsetserleg. Piste en bon état. 60 km parcourus. Nuit dans la steppe.

31 Août :

?? - Tsetserleg. Piste dans un état moyen. 70 km parcourus. Nuit dans la steppe.

1er Septembre :

Tsetserleg - 10 km après Bulgan. Piste dans un état moyen. Pluie dans la nuit. 50 km parcourus. Nuit dans la steppe.

2 Septembre :

Journée de repos (jouons à la belote à deux quasiment toute la journée), pluie toute la matinée et dans la soirée. Nuit dans la steppe.

3 Septembre :

10 km après Bulgan - Tsetserleg. Piste mauvaise en raison de la pluie des jours précédents. 50 km parcourus. Nuit dans la steppe.

4 Septembre :

Tsetserleg - Batsengel. Piste dans un état moyen. 50 km parcourus. Nuit dans la steppe.

5 Septembre :

Batsengel - ??. Vent glacial venant du nord durant la majeure partie de la journée. Piste en mauvais état. 50 km parcourus. Nuit dans la steppe.

6 Septembre :

?? - 10 km après Ogyinüür. Piste en mauvais état. 40 km parcourus. Nuit dans la steppe.

7 Septembre :

10 km après Ogyunüür - Hotont. Pluie dans la matinée suivie d'un très fort vent glacial venu du nord. Piste en mauvais état. 40 km parcourus. Nuit abrité dans une maison en construction.

8 Septembre :

Hotont - ??. Retour sur la route à hauteur de Kharkhorin après quelques km de pistes. 75 km parcourus.

9 Septembre :

?? - Erdenesant. 95 km parcourus. Nuit en sortie de la ville.

10 Septembre :

Erdenesant - Lün. 85 km parcourus. Nuit en sortie de la ville.

11 Septembre :

Lün - ??. 70 km parcourus. Nuit dans la steppe.

12 Septembre :

?? - Ulaan Bator. 70 km parcourus. Nuit dans notre ancienne Guest House.

Du 13 au 26 Septembre :

Séjour à Ulaan Bator :
- 2ème visite du marché local.
- visite du monastère Gandantegchinlen Khiid
, du musée des beaux-arts d'UB, du musée de l'histoire de la Mongolie et du parc Terelj (situé à 80 km au nord-est d'Ulan-Bator).
- Arrangements pour l'obtention du visa Russe.
- Prise de nos tickets de train et expédition de nos vélos dans des wagons "spécial fret".
- Rencontre avec Tuvshinbayar, Lhagwa-Ochir et Monkhsaikhan
- Soirées en compagnies de touristes japonais, allemands, suédois et américains.

Pour plus d'informations, téléchargez notre fiche pays pour la Mongolie:

Fiche technique fiche touristique fiche musicale
_____________________________________________________________________________


Association Peuples et Musiques

A la rencontre des Peuples et des musiques du monde, Objectif Mongolie !