Notre
périple commence doucement avec la traversée de la France
depuis les Vosges jusque Marseille. Pour nous diriger, nous disposons
d'une carte de France (au 1 millionième c'est à dire que
1 cm sur la carte correspond à 10 km sur le terrain) indiquant
toutes les routes principales et les plus grandes villes. Afin d'éviter
d'être trop dérangé par les voitures, nous avons
décidé (dans la mesure du possible) de suivre uniquement
les routes départementales. Ca prend beaucoup de place sur la
route, un vélo de cyclo-touriste et bon nombre d'automobilistes
se fichent que vous soyez chargés à bloc ou non, ils roulent
et ils ont la priorité!
Notre objectif
au cours de cette traversée: nous accoutumer à la vie
de cyclotouristes (prise en main de notre matériel et aspect
physique). Par contre, la saison se prête peu à la pratique
du vélo... Comme notre départ avait déjà
été retardé moult fois, nous décidons de
faire avec et croisons les doigts pour avoir un temps à peu près
correct. Prière exaucée puisque nous nous élançons
avec l'été indien qui durera cinq jours. Pas de difficulté
majeure pour ces cinq premiers jours donc, puisque le beau temps nous
accompagne. Les paysages sont splendides (voir photos) et
le moral au beau fixe. Le deuxième jour nous rencontrons pour
la première fois les autorités locales alors que nous
avons élu domicile dans un arrêt de bus. Les gendarmes
sont très gentils et, après un rapide contrôle d'identité,
nous laissent dormir sur place. Heureusement pour nous, car une fois
la nuit tombée, c'est moins évident de trouver un toit
pour dormir.
Vue de la sortie de Foncine-le-haut (Doubs)
Sommet d'un col 10 kilomètres avant Pontarlier (Doubs)
le Chateau de Jougne surplombant la vallée 2 kilomètres
après Pontarlier (Doubs)
Roches à pic 18 kilomètres avant Dortan
Ensuite
les choses se gâtent : une pluie battante nous accompagne le temps
de la descente entre Châteaux des Près et Saint Claude
(Jura). Après seulement une heure de route (et 28 kilomètres
parcourus), nous sommes complètement trempés et nous décidons
de faire une halte à Saint Claude (Voir photos ci-dessous)
le temps que les conditions météo s'améliorent.
Nous trouvons alors un abri dans l'urgence: un bâtiment en construction
en plein centre de Saint Claude (un futur commissariat !). La journée
s'écoule tranquillement dans cet abri de fortune mais au soir,
une surprise de taille nous attend. Nous sommes réveillés
en sursaut à trois heures du matin lorsque la pièce dans
laquelle nous dormons est littéralement inondée!
Nous
sommes
alors obligés de déplacer dans l'urgence toutes nos affaires
du rez-de-chaussée au premier étage du bâtiment
où le sol est encore sec. Cette opération prend environ
trois-quart d'heure et nous pouvons enfin nous recoucher (avec tout
de même la crainte d'être à nouveau inondés
dans la nuit). Finalement, le premier étage restera au sec. Le
lendemain, le temps s'améliore et nous pouvons à nouveau
repartir. Mais la météo ne s'arrange pas pour autant,
et nous avançons au rythme des éclaircies. Le neuvième
jour (et le quatrième jour de pluie consécutif) nous n'avons
plus rien de sec à nous mettre et décidons de prendre
le train jusqu'à Aix en Provence. Nous y arrivons vers neuf heures,
et roulons de nuit pour la première fois, établissant
le campement à la sortie de la ville. Le lendemain, au réveil,
nous retrouvons non sans joie le soleil. Le dixième jour, nous
nous dirigeons chez un oncle de Julien qui réside dans le Vaucluse
(aux environs de Pertuis). Nous passons alors deux journées paisibles
chez eux. Nous y rechargeons nos accus dans tous les sens du terme:
les batteries du caméscope et du PC portable ainsi que nos organismes
quelque peu émoussés (nous pouvons enfin prendre une bonne
douche, laver nos affaires et déguster quelques succulents repas
chauds !). Puis, le vendredi, nous reprenons la route direction Marseille
(50 km depuis Villelaure, lieu de résidence de la famille de
Julien) où le ferry pour la Tunisie nous attend (samedi 9 novembre
à 11h30).
Côté
couchage:
Après une première nuit passée chez l'oncle de
Julien à Saint Germain (après Melisey), nous montons pour
la première fois notre tente le deuxième jour. Une première
constatation: il y a beaucoup de rosée au matin en cette saison.
Cela nous oblige à faire sécher la tente du temps de midi,aussi
décidons-nous d'éviter au
maximum de l'utiliser. Nous dormons les nuits suivantes dans les abris
qui se présentent sur notre route: abris de bus, entrée
d'école, bâtiment en construction, une vieille grange (voir
photo ci-contre) et enfin un vieux container de tôle qui semblait
abandonné. Ensuite, arrivée chez l'oncle de Julien, et
hébergement à Marseille chez une cousine de Julien (ça
sert bien d'avoir de la famille, un grand merci à eux en tout
cas!).