Le
9 novembre, nous devions prendre le ferry Marseille-Tunis avec un départ
prévu à 11h30 (embarquement vers 9h30). Nous nous levons
donc aux aurores (7 heures) pour arriver à temps à Marseille
pour l'embarquement. La SNCM (Société Nationale Corse
Méditerranée) annonce alors que le ferry sera en retard
dû à une avarie du bateau. L'embarquement est alors repoussé
à 11h00, puis à 14h00 et enfin à 17h00. En réalité,
il nous faudra attendre jusqu'à 2h00 du matin pour finalement
prendre pied sur le navire.
Petite anecdote au passage: au moment d'embarquer, quelques tunisiens,
forts mécontents du retard pris par le navire (il y a de quoi
après 14h30 d'attente!), décident de bloquer l'accès
au ferry afin d'obtenir un dédommagement pour l'attente. Or,
aucun responsable n'étant présent et la situation s'enlisant,
nous manifestons alors haut et fort notre volonté d'embarquer
malgré tout (nous aussi nous étions à bout de nerf).
Cela nous vaut la remarque suivante: "Si vous continuez, on jette
vos vélos à la mer !". A 2 contre 50, pas facile
de faire valoir notre opinion (en réalité, quasiment tous
veulent embarquer mais ils dorment tranquillement dans leur voiture
en attendant que ça se calme). Finalement, un pseudo-responsable
arrive et entraîne les manifestants avec lui, libérant
alors l'accès au quai. Une autre personne vient aussitôt
après et nous fait signe d'avancer, la voie étant enfin
libre!. Quel beau complot de la part de la SNCM qui semble habituée
à gérer ce genre de situation quelque peu tendue ! (Nous
apprendrons par la suite que la police attendait les manifestants plus
loin afin des les maîtriser.)
Une fois installés (enfin!), un message nous parvient: le ferry
partira vers 2h30. Dans les faits, c'est vers 4h20 que nous quittons
Marseille (soit au total 17h20 de retard sur l'horaire prévu).
Aucun geste commercial ne sera concédé et aucun responsable
ne viendra s'excuser auprès de nous ! Conclusion de tout ceci:
nous ne prendrons plus jamais de ferry de la SNCM ! Ils abusent vraiment
de leur monopole (prenez plutôt l'avion, qui revient moins cher,
surtout en basse saison. Pour les automobilistes, poussez jusque Gènes
(Italie), où deux autres compagnies (Grandi Traghetti & Minoan
Line et la CTN (Compagnie Tunisienne de Navigation)) gèrent ce
transit.)
Notre coup de gueule terminé, nous pouvons continuer le carnet
de route, avec, tout d'abord, une présentation du Ramadan, puis
de la gastronomie Tunisienne, et enfin de notre aventure proprement
dite:
Présentation
du Ramadan:
Notre arrivée en Tunisie coïncide avec la période
du ramadan, pendant laquelle tous les musulmans pratiquent le jeûne
(ni nourriture, ni eau, ni cigarettes, et ce, du lever ("Souhôur",
début du jeûne) jusqu'au coucher du soleil ("Chakan
el Fater", rupture du jeûne)). Le fait de pratiquer le jeûne
fait partie d'une symbolique bien particulière. En effet, durant
cette période, chaque musulman, ressentant la faim et les privations,
peux ensuite mieux comprendre ce qu'est la pauvreté et ainsi
agir plus humblement envers son prochain. Le ramadan dure entre 29 et
30
jours (cette année, il a lieu du 6 novembre au 5 ou 6 décembre.
Il se décale 10 jours plus tôt tous les ans) en fonction
du cycle lunaire. L'apparition du premier quartier ("Aïd el
Fitr" en arabe, premier jour du mois de Shaouel) marque la fin
du ramadan (l'aïd en arabe). C'est alors le début d'une
grande fête qui dure 3 jours entier (congés pour tous).
Pendant cette fête, on rend visite à sa famille et à
ses amis (sans oublier d'apporter les incontournables sucreries de l'aïd
(voir partie gastronomie), enfin, certains choisissent ce moment pour
leurs fiançailles. L'aïd, c'est également la fête
des enfants (ceux-ci ne pratiquant pas le jeûne et profitant tout
de même des délicieuses sucreries Tunisiennes. De plus,
c'est à cette occasion qu'on leur offre de nouveaux habits et
des jouets.)
Le ramadan,
c'est surtout un mois de prière et de recueillement (dans le
culte de l'Islam, il y a 5 prières par jour suivant la position
du soleil: "Sebah" (lever du soleil), "Dhohr" (soleil
au zenith), "El Asser" (entre 15 et 17 heures), "El Magreb"
(coucher du soleil; prière qui marque le moment de la rupture
pendant le ramadan) et "El Icha" (une heure et demi après
la rupture). Chaque jour du ramadan, un peu plus de deux "haizbs"
(chapitres) du Coran sont récités (60 haizbs composent
le Coran). L'objectif final sera de réciter tout le Coran pendant
les 26 premiers jours du ramadan (prières ettaraouih). La nuit
du 27ème jour, il y a les cérémonies de la circoncision,
des fêtes...
La veille
du 15ème jour et du 27ème jour, le plat consommé
par tous est le couscous.
Le 2ème jour du 3ème mois après le ramadan (2 mois
et 10 jours après Aid el Fitr), c'est Aid el Khebir (le sacrifice
du mouton).
De notre côté, par respect pour les musulmans, nous devons
nous cacher au maximum de la population lorsque nous mangeons avant
la rupture. Il y a tout de même des restaurants pour touristes
qui sont ouverts du temps de midi ainsi que quelques gargottes où
certains Tunisiens, qui ne pratiquent pas le jeûne (ils sont très
minoritaires), viennent manger en cachette. Nous essayons de manger
dans ces dernières la plupart du temps par soucis d'économie
et aussi d'immersion culturelle.
Gastronomie Tunisienne:
Les plats
principaux de la cuisine Tunisienne sont les suivants:
- la Shorba (prononcez tcholrba,
voir photo ci-contre) est une soupe constituée de pois chiche,
de viandes (mouton, poulet) ou de poisson, d'épices (piments
séchés puis broyés et harissa),
et enfin de céréales (orge, blé) ou de très
petites pâtes.
- la salade Tunisienne, salade assez classique constituée
de salade verte ou grillée, de tomates, d'oignons, d'olives,
et d'autres ingrédients différant selon les cuisiniers(ières).
- le Mloukhia (prononcez mlouria), un plat assez long
à préparer (4h de préparation) difficile à
décrire (et à manger). En gros, c'est de la viande hachée
de boeuf, mixée avec une plante s'appelant Mloukhia, puis on
baigne le tout dans l'huile d'olive et on ajoute divers ingrédients
au choix (par exemple, des tomates), sans mettre du sel.
- le Hergma, un plat composé de viandes de tête
et de jambes (de boeuf ou de mouton). C'est très gras et nous
n'aimons pas trop (Note pour les plus de 18 ans: c'est un très
bon régénérateur de spermatozoïdes (il donne
beaucoup d'énergie), selon Amor qui est médecin de son
état.

- le Brik (prononcez blrick, voir photos ci-contre pour
la préparation et ci-dessus pour l'aspect final) est composé
de pommes de terres cuites puis broyées, d'oeufs, ensuite on
ajoute divers ingrédients de thon et/ou de la viande, du persil,...
Cette garniture est ensuite enroulée dans une sorte de crêpe
et on fait frire le tout dans l'huile. Servir avec un quartier de citron.
Ce plat remporte la palme d'or (à notre sens) des plats tunisiens
(avec le couscous et le tajine tunisien).
- le Tajine Tunisien, sorte de galette avec de la viande
et du poisson, de l'oeuf, de la pomme de terre cuite. Puis le tout est
baigné dans le safran, puis mis au four.
- le Couscous
(voir photo ci-dessus), plat international aux milles et une recettes.
Pendant le ramadan, il y a un ordre bien particulier
pour les différents plats constituant le repas des Tunisiens.
On commence par des dattes avec du lait, puis on boit la Shorba, et
enfin on déguste les autres plats.
Pour terminer cette parenthèse culinaire, voici
quelque unes des délicieuses sucreries Tunisiennes dont nous
avons fait une cure (parfois même à la limite de l'abus)
durant notre séjour:
-
Maklroudh (à droite sur la photo), spécialité
de la ville de Kairouan (au centre), constituée de farine avec
la semoule et fourré avec des dattes broyées . Le tout
est frit dans l'huile.
- Zlébia (à gauche sur la photo), spécialité
de la ville de Beja (au nord ouest) qui est une sorte de pâte
frite et fourrée avec une sorte de miel (sucre auquel on ajoute
divers ingrédients)
- Mkhrek (au centre et en haut), spécialité
de la ville de Beja (au nord ouest), sorte de beignet en plus sucré
qui se présente sous la forme d'un bâtonnet.
Toutes ces pâtisseries sont très sucrées mais il
en existe aussi d'autres sortes qui le sont moins (par exemple, bambalouni,
youyou, gourayba...).
Suite du carnet de route:
Du fait de l'énorme
retard du ferry, nous arrivons à Tunis très tôt
dans la matinée du 11 novembre (nous passons la douane à
4h50!). Heureusement pour nous, un Tunisien très gentil rencontré
à
bord nous propose l'hébergement pour la nuit. C'est un jeune
médecin du nom de Nabil M'Nasri et il habite dans la banlieue
sud de Tunis (gouvernorat de Ben Arous). Le
lendemain, nous laissons nos vélos chez Nabil
et celui-ci nous fait visiter la capitale. Nous découvrons alors
la superbe médina (vieille ville en Arabe) de Tunis avec les
fameux souks Tunisiens (ces souks (marché en Arabe) sont constitués
en quartier par spécialités: il y a le souk des orfèvres,
des femmes (costumes de mariées), des bijoux, de la laine, du
cuivre... Enfin, bien sûr, il y a le souk avec les souvenirs pour
les touristes; voir photo du souk ci-contre)
et
la grande mosquée Ezzaitouna (olivier en Arabe). Le soir, nous
nous rendons avec Nabil, Amor (son ami et collègue médecin)
et Samir (un ami très proche) à Sidi Bou Saïd (la
ville tout de blanc et de bleu) pour fumer la chicha (narguilé
Tunisien) et admirer la vue sur le port à la terrasse du café
Sidi Chabaanne (le café "haut", photo ci-contre). Le
jour suivant, nous partons en quête de musiques. Quête qui
nous entraîne au conservatoire de musique puis à l'école
Rachidya (spécialisée dans le malouf). Malheureusement
pour nous, pas de répétitions prévues pour le Rachidya
avant fin décembre !
Pour
l'instant nous restons sur notre faim (si l'on peut dire)... Par
contre, Nabil chante
très bien et lira pour nous quelques versets du Coran (voir photo
ci-contre; pour l'occasion, il
revêt le costume traditionnel Jebba et la fameuse Chéchia
(couvre-chef en laine bouillie). Sa Jebba fut rapportée par son
grand-père lors de son pèlerinage à la mecque)
Vous pouvez l'écouter en cliquant
sur ce lien
.
Le chapitre lu par Nabil parle du fait que Allah est unique, qu'il n'a
ni père, ni fils. De plus, il contient un passage explicant qu'il
ne faut pas jalouser son prochain.
Ce jour-là, nous avions décidé de jeûner
afin d'avoir une idée plus précise du ramadan. Ce fût
très difficile pour nous de tenir jusque la coupure (17h15) sans
boire, ni manger. En tout cas, c'était une expérience
très intéressante et le repas traditionnel du soir n'en
fut que meilleur.
Le
troisième jour suivant notre arrivée, nous quittons Nabil
et Tunis pour nous diriger vers Sfax (272 kilomètres de Tunis).
Notre objectif est de visiter dans un premier temps la fameuse côte
corail (qui doit son nom aux coraux rouges que l'on y pêchait
autrefois). Pendant ce périple, nous passerons par les villes
suivantes:

- Hammamet, où nous visitons la médina et les souks. Pour
l'anecdote, ce jour-là, nous traversons le marché surpeuplé
d'Hammamet (nous mettons 1/2 heures pour parcourir 2 kilomètres).
Ci-contre, le cimetière très coloré d'Hammamet.


- Hergla, petit village de pêcheurs construit sur le rebord d'une
falaise.
Nous profitons de la plage pour faire notre lessive et le soir nous
campons près de la mer à la sortie du village. (voir photos
ci-dessus)
- Port El Kantaoui, où nous prenons conscience de ce qu'est la
véritable Tunisie touristique. Dans cette ville, il n'y a quasiment
que des hôtels, des restaurants et des activités pour touristes
(golf, quads,...)

- Sousse, la 3ème plus grosse ville de Tunisie (200000 habitants)
avec sa médina complètement entourée de remparts
crénelés (voir photo ci-contre).

- El Jem, ville basée sur le site de l'antique Thysdrus, une
des villes les plus riches de la Tunisie romaine. Elle est célèbre
pour son amphithéâtre romain (le 3ème des plus grands
amphithéâtres après ceux de Rome et de Capoue).
Les paysages rencontrés sur la côte corail sont, au départ
de Tunis, plutôt montagneux, puis ensuite plats dans l'ensemble.
Plus nous descendons vers le sud, plus nous croisons d'oliveraies.
A El Jem,
nous décidons de prendre le train pour le sud-ouest (Metlaoui)
sur les conseils des Tunisiens. Nous désirons y découvrir
le désert et les fameuses oasis Tunisiennes (d'autant que nous
sommes en pleine période de la récolte des dattes !).
Pendant notre périple dans le sud Tunisien, nous visitons les
villes suivantes:
Tozeur, Nefta (Nafta en arabe), Chebika, Tamerza (Tamarza en arabe),
Midès, Redeyef. Enfin, nous revenons vers Metlaoui pour rejoindre
ensuite Kalaat Khasba (via Gafsa et Kasserine) et y prendre le train
pour Tunis.

Tozeur et Nefta possèdent les deux plus célèbres
palmeraies de Tunisie (les dattes deglets en nour ("doigts de lumière"
en Français) proviennent de ces oasis). Nous les visitons donc
ainsi que les fabriques de briques en argile artisanales de Tozeur.
Ci-contre, l'oasis de Tozeur.

Notre arrivée à Tamerza marque l'ascension de notre premier
col en Tunisie (pente très raide à plus de 10 %, photo
ci-contre)
Peu avant Tamerza, nous profitons d'une cascade naturelle pour nous
laver (au beau milieu du flot ininterrompu de touriste). En plus, nous
avons la chance d'y rencontrer Amir Immami et son groupe de musique
folklorique (ferkachaabia en arabe). Ils jouent pour nous une chanson
d'amour basée sur le rythme fézéni (voir plus loin).
Leur
formation est composée de 3 darboukkas en terre cuite et d'un
mezoued (pour une description plus précise de ces instruments:
voir la partie "le coin du musicien").
Pour les écouter, cliquer
sur ce lien
.
Ensuite, Amir (percussionniste depuis environ 10 ans) nous joue en solo
plusieurs rythmes du maghreb. Vous pouvez entendre (en cliquant sur
leurs noms respectifs) les rythmes fézéni
et soufi
,
qui sont les rythmes de base de la musique folklorique Tunisienne. En
passant, nous nous excusons pour la qualité moyenne de ces deux
derniers enregistrements (nous avons positionné le micro trop
près de la percussion ! Enfin, il faut bien apprendre le métier...)

A midès, nous découvrons ce que l'on appelle ici le far-west
Tunisien avec des superbes canyons façonnés par l'oued
(cours d'eau en arabe) traversant la ville.

Enfin, Redeyef et Metlaoui sont 2 villes minières qui puisent
leurs richesses dans les mines de phosphates (voir photo ci-contre du
gigantesque tapis roulant acheminant le phosphate brut vers Metlaoui
et ses usines de nettoyage)
De
retour à Tunis, nous retournons chez notre ami Nabil et nous
assistons à ses côtés à l'animation propre
aux 15 derniers jours du Ramadan où la ville est encore plus
animée la nuit que le jour. Nous profitons des journées
d'attente jusqu'à notre départ pour continuer notre recherche
de musiciens. Nous avons alors la chance de rencontrer Mr Hichem Bouallegue,
luthier dont la spécialité est la fabrication d'ouds.
Il réside au 68, avenue de la liberté à Tunis.
Celui-ci accepte de nous montrer les différentes étapes
de la fabrication d'ouds. Il les fabrique entièrement, depuis
la pièce de bois brut jusqu'à la finition. Ce fut réellement
incroyable de pouvoir voir le travail de cet artisan passionné.
Très jeune, il s'est trouvé cette vocation, confectionnant
ces premiers instruments avec du fil de pêche. Il a ensuite appris
son métier durant 5 ans à l'école d'artisanat de
Tunis et il a désormais 28 ans d'expérience dans le domaine.
Pour réaliser un oud, il lui faut environ 1 mois à 1 mois
et demi de travail; il les vend ensuite pour environ 300 Dinars Tunisiens
(<> 230 €).
Certains
éléments de l'oud sont très longs à confectionner
(photo
ci-contre, la "coque" ou caisse de résonance de l'instrument).
Par exemple, les rosaces incrustées dans la table d'harmonie
de l'instrument sont entièrement "faites-main" avec
une petite scie à bois. On peut alors compter jusqu'à
une demi-journée pour réaliser une rosace. Selon lui,
il ne reste que 5 artisans luthiers dans toute la Tunisie. En revanche,
il existe beaucoup de "fabriques" d'ouds, où le travail
est réalisé "à la chaîne". Toutefois,
l'oud étant un des instruments majeurs de la musique arabe, il
ne se fait pas de soucis pour la pérennité de son art.
De plus, Hichem joue de l'oud pour son propre plaisir
et exécute, sous nos yeux ébahis, un morceau typiquement
Tunisien qui s'appelle "Tâatli Yesmailla Ferlil". C'est
une chanson d'amour qui se traduit en Français: "Sous le
jasmin, au clair de la lune". Elle appartient Mr. Edi Jwouli (nous
ne sommes pas sûr de l'orthographe), musicien qui, avant de décéder,
avait acquis une renommée internationale.
Ecoutez ce morceau
.
Ecouter
les explications d'Hichem sur ce morceau
.
Pour avoir plus de détails sur l'oud et sur sa fabrication, voir
la partie "le coin du musicien".
Deux jours plus tard, nous faisons nos adieux à
la Tunisie ainsi qu'à nos hôtes Nabil et Amor et nous nous
envolons pour le Caire (jeudi 5 décembre).
Côté couchage :
A Tunis, nous dormons chez notre ami Nabil. Les autres jours, uniquement
sous la tente. Les emplacements varient beaucoup (2 nuits dans les palmeraies
de Tozeur et de Tamerza), 2 dans les chott el-djerid et el-rharsa (immenses
dépressions salées), 1 dans le désert (les scorpions
dorment), 1 dans une oliveraie, 1 dans les montagnes près de
Tamerza, ... A chaque nouvel endroit, nous gardons à l'esprit
d'être relativement cachés de la route et des habitants
pour éviter tout problème de sécurité.
Ci-contre, notre campement dans le chott el-rharsa (on voit la tente
en tout petit)
Anecdotes relatives à l'hospitalité Tunisienne:
Dans le train pour Metlaoui, le contrôleur ne nous facture
qu'un seul vélo au lieu de 2.
A peine arrivés à la gare, alors que nous demandons des
informations pour aller vers Tozeur, un cheminot nous propose de nous
embarquer sur sa locomotive (50 kilomètres parcourus sur une
voie uniquement réservée pour le transport de fret (elle
est en trop mauvais état pour le transport de passagers). Un
souvenir inoubliable !
De Thélepte à Kalaat Khasba, nous faisons du stop tout
en roulant (technique baptisée par Julien Vélo-stop).
Cette technique marche très bien puisque nous sommes très
rapidement embarqués. 3 véhicules différents pour
les 80 kilomètres, et ce, dans des conditions pas toujours légales
(à 4 à l'avant d'une petite camionnette !)
Alors que nous mangions tranquillement installés sur un trottoir
en plein centre de Tunis, un Tunisien très aimable surgit de
nulle part avec 2 coca cola à la main en disant "tenez,
c'est pour vous". Ensuite, alors que nous voulons l'inviter à
déguster quelques pâtisseries à nos côtés,
c'est finalement ce dernier qui nous en offre. Incroyable!
Il y aurait encore beaucoup d'exemples à citer tant les Tunisiens
sont accueillant et chaleureux. L'entraide est vraiment ancrée
dans la mentalité de ce peuple ! Nous en garderons un souvenir
vraiment très positif.
Galères:
A la sortie de Gafsa, nous dormons dans les environs d'une caserne à
côté d'un réservoir d'eau. Pas de chance, puisque
nous sommes en plein terrain militaire et que, sur ce point, notre statut
de Français ne nous vaut aucun traitement de faveur. Au contraire,
puisque, afin d'être sûr que nous ne sommes pas des espions,
les militaires repassent nous voir 4 fois pour de multiples vérifications.
Nous sommes alors obligés de déménager de nuit
(vers 20h00) tout notre matériel environ 2 kilomètres
plus loin pour sortir de cette zone sécurisée. Nous ne
serons confortablement ré-installés que vers 23h00.
La
première journée véritablement noire de notre périple
sera la nuit du 25 novembre et la journée du 26. Après
avoir réalisé la plus grosse journée de vélo
de notre voyage (81 km), nous choisissons très rapidement un
emplacement pour notre tente aux abords de la route. Le soir, pendant
1h30, nous essuyons une tempête terrible
avec
un vent si fort que nous sommes obligés de constamment soutenir
la tente nous-même (les piquets s'arrachant tous seuls). Puis
une pluie battante prend le relais et nous pensons enfin être
tranquille... Le
lendemain matin, vers 5h30, nous sommes réveillés par
un évènement somme toute assez bizarre. Nous
avons la sensation d'être sur un matelas d'eau et c'est effectivement
le cas puisque, tout autour de la tente, il y a environ 20 centimètres
d'eau ! (ci-contre, photo de l'emplacement de la tente après
son déménagement. Il reste tout de même les cailloux
servant à maintenir la toile en place) C'est alors l'évacuation
en catastrophe du matériel vers un endroit sec. Nous laissons
pour l'instant tente et vélos sur place et attendons que le jour
se lève (absolument transits par le froid!).
Heureusement,
il ne pleut plus. Vers 10h00, alors que tout notre matériel est
en train de sécher (nous allions seulement finir de tout étendre
(voir photo ci-contre)), une averse nous surprend. Donc, nous re-déménageons
toutes nos affaires sous les arbres avoisinants. Au final, il nous faudra
toute une journée pour nous remettre de cette dure expérience
et tout faire sécher. Comme si ça ne suffisait pas (les
éléments s'acharnent contre nous!), un vent terrible se
lève dans l'après-midi, rendant très difficile
le séchage et le rangement des affaires. Enfin, il y a des jours
sans... Nous espérons tout de même que celui-ci restera
le pire ou l'un des pires. Petite parenthèse: nous avions choisi
pour dormir un endroit très argileux et un peu encaissé.
C'est quasiment la seule zone qui sera inondée par la tempête.
Une bonne leçon à tirer pour la suite dans le choix de
l'emplacement pour la tente. On en apprend tous les jours sur les trucs
et astuces du camping sauvage !
Conclusion de notre séjour en Tunisie:
La Tunisie est un pays vraiment magnifique
et ses habitants sont très accueillants. Nous conseillons à
tout ceux qui sont intéressés par le monde arabe de s'y
rendre. Ici, il est très facile de se faire comprendre et les
échanges avec les locaux sont très intéressants.
Les Tunisiens mènent une vie très simple et souvent assez
difficile d'un point de vue matériel. Malgré cela, ils
aiment beaucoup les étrangers et les Français tout particulièrement.
Bien sûr, il y a quelques exceptions, mais elles sont très
rares.