DEFINITION :
Raks Sharki : genre de musique et de danse traditionnellement
interprété dans les mariages, notamment en Egypte, mieux
connu en occident sous le nom de " danse du ventre ".
Voici notre analyse sur la musique Saïdi:
La musique des groupes Saïdis que nous avons pu enregistrer se
décomposent de la manière suivante:
Aspect rythmique : le daff et/ou le bendir, accompagné
par une darbouka utilisant diverses ornementations en plus de la rythmique
de base (roulements de doigts, sons claqués ou encore bien d'autre
effets (voir solo de darbouka au format DivX)).
Aspect mélodique : une ou plusieurs rebabas accompagnées
par un ou plusieurs chanteurs. Dans un contexte où il y a plusieurs
rébabas, il y a diverses configurations possibles:
- tous les joueurs jouent la même mélodie (cf famille_abou_sadate.wav).
- il y a un joueur soliste accompagné par les autres joueurs,
ceux-ci suivant la ou les notes principales de la mélodie sous
forme de notes longuement tenues et répétées en
boucle, ceci forme une sorte de bourdon permettant de soutenir la mélodie
(l'archet étant toujours en mouvement).
Enfin, on peut noter que pour marquer un temps
de pause dans le morceau, les percussionnistes s'arrêtent de jouer
et toutes les rebabas jouent en boucle des notes longuement tenues.
Cette pause peut durer 2 secondes ou plus selon le bon vouloir des musiciens.
Pour finir ce temps de pause, deux possibilités :
- un "appel" (point de repère pour tous les musiciens)
est effectué par un joueur de rebaba ou par les percussionnistes,
le morceau reprenant alors de plus belle.
- la mélodie est reprise par un rebaba en soliste tandis que
les autres continuent à jouer le bourdon en boucle. Durant ces
passages, le soliste peut alterner chant et rebaba.
Voici
un descriptif des différents instruments joués par la
famille Abou Sadate et le groupe du Rural Home:
Rebaba
( Rebec / rebab / rbâb / rababe / rababa / rabab) origine:
Perse, Iran. Ancêtre du rebec européen. Le terme rababa
(rabab, au pluriel) d'origine persane, désigne une vielle à
archet à caisse monoxyle (fabriqué, taillé dans
une seule pièce de bois) avec un manche à une ou deux
cordes (Ré - La) en boyau dont la morphologie peut varier selon
les différentes régions du monde musulman où l'instrument
s'est répandu. Le terme "rabab" se retrouve jusqu'en
Malaisie et s'est introduit également dans l'occident médiéval
pour devenir le rebec des troubadours. L'instrument existait déjà
sous sa forme la plus rustique chez les arabes de la Djâhilîya
(période pré-islamique); c'était le rababa-al-chaër,
la vielle monocorde avec laquelle le poète devin de la tribu
soutenait la parole rythmée de ses improvisations. Le rababa
égyptien ("rabâb al-maughanni" ou violon du chanteur;
voir photo ci-contre) est composé d'une caisse de résonance
faite d'une noix de duna (sorte de noix de coco; fruit d'une famille
de palmiers égyptiens) décalottée tendue d'une
peau de poisson, et fixée sur un long manche cylindrique en bois
de manguier prolongé d'une tige de fer. Les deux cordes de crin
de cheval généralement accordées à la quarte
sont tendues par des grosses chevilles de bois vissées latéralement
sur la partie supérieure du manche. Elles sont frottées
par un grand archet tendu également d'une mèche de crin.
Le chevalet est constitué par un morceau de canne à sucre
posé sur la peau (on peut ainsi aisément le déplacer
pour modifier la tension des cordes). Pour faciliter la glissement de
l'archet sur les cordes, on utilise une sorte de résine solide
que l'on applique en la frottant sur les cordes et sur l'archet. Cet
instrument peut être décoré de différentes
manières: dessins sur le manche, "joyaux" en verre
sur le chevillier,...
Mode de jeu: l'instrument se tient verticalement, légèrement
à l'oblique - la pique placée sur un genou (debout, on
place la pique sur la cuisse). La main droite manie l'archet tandis
que la gauche plaque les accords. On notera que la pique d'appui permet
de faire pivoter l'instrument autour de l'archet; ce dernier restant
fixe.
Instrumentistes traditionnels: Metqâl Quenanoui Metqâl,
El Karnak, Egypte - Chamandi Tewfick Metqâl, El Karnak, Egypte
- Mohammed Mourad Metgali, El Karnak, Egypte- Ibrahim Alouane Jerad
- Abd al Krim al Rayis
Tabla
: nom de la darbouka dite "égyptienne" en arabe;
C'est une percussion en fonte d'aluminium qui a la forme d'un gobelet
à base ouverte. La peau de l'instrument est en plastique et son
système de tension est très simple (et très pratique)
puisqu'il s'agit d'un cerclage de la peau avec des simples vis (avec
une clé Allen) à serrer.
Mode de jeu : "la darboukka est portée sous l'aisselle
gauche (ou sur la hanche), lorsque l'exécutant se tient debout;
s'il est assis, l'instrument est posé sur la cuisse. La frappe
se fait à mains nues, alternativement au centre de la peau (avec
la main droite) pour les battements sourds - appelés "Doum"
-, et sur les bords (avec la main gauche) pour les battements clairs
et sonores - dits "tak". Un jeu subtil des paumes et des dix
doigts permet, en outre, de rythmer les temps forts et faibles - selon
les règles strictes des formules musicales traditionnelles; la
sonorité est courte, sèche et pénétrante;
certains joueurs atteignent parfois une rare virtuosité."
Texte cité du livre "Les instruments de musique dans
le monde" de François-René Tranchefort.
Instrumentistes traditionnels : Abdel Khalek Assan - Abd al Ahad
Amri, Maroc - Saïd Mohammed Aly, El Karnak, Egypte - Burban Öcal,
Turquie - Ekrem Bagi, Turquie - Neil Sparkes - Rafiq Rouissi.
Daf
: "Le daf est un tambour sur cadre à une membrane, appelé
communément tambourin. Son diamètre est d'environ 30 cm.
Le cadre, pas très haut, est muni de cinq paires de cymbalettes
: celles-ci sont placées dans des fentes pratiquées sur
le cadre à équidistance les unes des autres. Il existe
toutefois des daf sans cymbalettes. Des incrustations ornent le cadre.
La membrane est en peau de chèvre. Le daf est fréquemment
confondu avec le "riqq", qui est également un tambour
sur cadre de taille plus petite et muni de dix paires de cymbalettes
.
Mode de jeu: On tient généralement le daf
dans la main gauche et on le frappe de la main droite. Tout
en jouant, on secoue l'instrument pour faire sonner les cymbalettes.
Le musicien peut également frapper le
daf sur son propre corps.
Répertoire: Dans
la période pré-islamique appelée Djahiliya (jusqu'au
VIIe siècle), les tambours sur cadre étaient
réservés exclusivement aux femmes. Cette coutume remonte
à une époque très ancienne en Egypte et chez les
Hébreux. De nos jours, le daf est employé pour accompagner
les danses des femmes, en particulier dans les grandes villes. En Egypte,
il est aussi lié à la musique religieuse et aux cercles
mystiques. Sa présence est courante dans l'accompagnement des
chanteurs (les maddâh-s) au cours de cérémonies
dans lesquelles la percussion participe à la création
d'un état de transe lié au rythme." Texte cité
du site CD-ROM Musique.
Bendir
( abendair, abendaïr) Origine: Afrique du Nord. Tambourin à
usage profane ou religieux (chez les soufis principalement), apparenté
au tambourin, au riqq (tambourin arabe égyptien). Constitué
d'un cadre circulaire en bois de 40 à 60 cm de diamètre
sur lequel une peau (en plastique ou en peau de chèvre ou de
brebis) est tendue. Le bendir est à mi-chemin entre le tambourin
et la caisse claire. Il ne comporte qu'une seule face de percussion.
Le cadre, haut de 10 cm environ, est percé d'un orifice dans
lequel l'exécutant introduit le pouce de sa main gauche pour
maintenir l'instrument vertical. Certains bendirs possèdent,
tendus sur la peau, trois fils perlés pour augmenter la résonance
de la peau et lui donner un timbre caractéristique voisin de
la caisse claire de batterie.
Instrumentistes: Houria Aïchi ( Berbère, Aurès Algérie
) - Adel Shams el Din - Burhan Öçal, Turquie.
NB: cet instrument est aussi appelé Daff en Egypte (d'après
les musiciens du groupe du Rural Home).
DEFINITION :
musique soufi : se dit de la musique pratiquée par un
courant mystique de l'islam qui utilise cette expression artistique
comme chemin d'accès à l'extase.
Voici un descriptif des instruments rencontrés lors du concert-show
"El Tanoura" se déroulant à la citadelle du
Caire:
Zukra
ou Mizmar. Origine: Egypte, zurna turque / zourna, sournay,
surney /. Equivalent indien : shanaï / sahnaï / surnaï
/ nagasvaram (pavillon métallique) / sona (Chine), sralay (Kampuchea),
pi nai (Thaïlande). Sopile ( Yougoslavie ), surnaj ( Tashkent ),
tiple (Espagne ), bombarde, chalémie (France), piffaro (Italie
), tarogato (Hongrie), alghaita (Niger), Auloi (Grèce du Vème
siècle av J.C.), tibia en os (Rome antique).
Instrument à vent à anche double de la famille des chalémies
primitives (ancêtre du hautbois en France) s'apparentant à
un hautbois populaire. Une certaine variation de facture et une terminologie
confuse existe dans de nombreux pays ayant subi une influence plus ou
moins prononcée de la culture islamique. En Egypte, essentiellement
trois types de cet instrument, chacun d'une longueur et d'un registre
différents sont utilisés: le petit sîbs, le grand
telf et le chalabîya ou mizmar sa'idi de taille moyenne. Les joueurs
de mizmar en Haute Egypte, nommés communément "zoummarin"
jouent généralement au nombre de trois soutenus rythmiquement
par le "tabla baladi" (voir description ci-dessous) sorte
de grosse caisse de résonance à double membrane, donnant
souvent son nom à cette formation.
Facture : "le Zorna Turc est composé d'un tuyau conique
en bois dur (souvent de jujubier). L'anche double en roseau, ou faîte
d'un tige de maïs, s'adapte à la partie supérieure
du tube qui comporte également un large disque de métal,
ou en os [...]. Ce tube se termine par un pavillon en bois (parfois
métallique) qui peut s'évaser comme celui des trompettes
ou des cors; il peut être également démontable:
les deux parties sont alors reliées par un chaînette à
laquelle sont ordinairement suspendus des accessoires (par exemple,
des anches et des outils de la fabrication). Il est enfin percé
de 6 à 8 tous antérieurs plus un trou postérieur,
sa longueur variant entre 30 et 40 centimètres."
Mode de jeu : "Le zorna donne approximativement un gamme
diatonique, dans un registre variant selon la taille de l'instrument;
l'étendue peut être d'une octave et demi, atteindre parfois
deux octaves. L'instrument est tenu de face; l'anche double se trouve
profondément enfoncée dans la bouche. Les lèvres
de l'exécutant ne pincent pas cette anche mais prennent fortement
appui contre le disque fixé juste en dessous: d'où une
technique d'émission qui permet de produire le son sans aucune
interruption; l'air est dosé dans le hautbois de telle sorte
que; par aspiration simultanée du nez, un volume d'air constant
se trouve maintenu dans la bouche (voir
photo ci-contre; joues du musiciens très gonflées afin
de constituer la réserve d'air nécessaire pour pouvoir
maintenir le son pendant l'inspiration par le nez). . La sonorité
est puissante, le timbre souvent criard et violent." les 2 textes
ci-dessus sont cités du livre "Les instruments de musique
dans le monde" de François-René Tranchefort.
Cymbalettes:
"Les cymbales sont formées de deux plaques métalliques
circulaires - plus ou moins concaves -, que l'on met en vibration par
entrechocs; elles sont de tailles variables - des grandes cymbales que
l'on tient de chaque main à celles, très petites, que
l'on porte aux doigts." (voir photo ci-contre)
Origine: "Les cymbales ont une origine asiatique. Il semble
que leurs ancêtres furent des petits disques de Bronze datant
du 3ème millénaire avant J-C; Découverts au nord-ouest
de l'Inde; ils servaient probablement de signaux sonores." les
2 textes ci-dessus sont cités du livre "Les instruments
de musique dans le monde" de François-René Tranchefort.
Nay,
ney turc, ney iranien, nei (Azerbaïdjan), gasba, qasba, guesba,
fahal, jawak, awada (Maghreb), shabbaba, shbiba, lula (Iraq), blil,
blur, blul (Arménie), kaval (Turquie), floyera, kavali (Grèce),
cavalli (Albanie), kaval, shupelka (Macédoine), caval (Bulgarie),
tilinka (Ukraine, Roumanie), shamshal (Kurdistan), kawwala, suffara,
gharb (Egypte), pelul, vamsha (Inde).
Ne pas confondre avec le naï roumain qui est une flûte de
Pan.
Flûte en roseau comportant généralement sept trous.
L'embouchure est constituée par une des extrémités
de la flûte taillée en biseau. L'insufflation se fait sur
le bord terminal. Il existe différents types de nay qui diffèrent
de par leurs embouchures qui peuvent être fabriquées dans
des matériaux divers (ivoire, bois, corne, plastique). Le nay
est, en Turquie, le principal instrument des mevlevi (derviches tourneurs)
et remplit une fonction sacrée au sein de certaines confréries;
il n'en figure pas moins dans la musique profane savante, où
il accompagne les chanteurs en hétérophonie. " [Le
nay] est un instrument exclusivement réservé au hommes.
Il existe, toutefois, dans la musique populaire, une infinie variété
de Nay - de facture généralement fruste et empirique -,
dont les plus courants portent le nom de Suffâra (Egypte), de
Gasba (Afrique du Nord) ou de Kaval en Turquie. Les dimensions et le
nombre de trous sont très variables." Texte
ci-dessus cité du livre "Les instruments de musique dans
le monde" de François-René Tranchefort.
Instrumentistes: Joseph Abi Doumet (Liban), Stephane Gallet,
Iyad Haïmour (Syrie), Hussein Omoumi (Iran), Louis Soret
Tabla
Baladi : "Sous le nom de Tabl-Dahal en Iran, Tabl-Davul en
Turquie [et Tabl-Baladi en Egypte] figure un large tambour cylindrique
à deux peaux généralement lacées; il en
existe de différentes hauteurs, mais les plus courants ne dépassent
guère 40 cm." Cet instrument est destiné à
un usage populaire uniquement. Il est [...] porté transversalement
à l'aide d'une lanière passée derrière la
nuque, frappé d'un côté avec une baguette et de
l'autre à main nue [ou avec une baguette plus large] (alternance
de coups sourds et clairs)." Texte
ci-dessus cité du livre "Les instruments de musique dans
le monde" de François-René Tranchefort.
NB: en arabe, Baladi veut dire 'de ce pays', c'est à dire que
la musique baladi puise son inspiration dans la tradition musicale du
pays.
Qanoun
: (qanum / qânûn / ganun / ganoun / kanoun / kanun ). Du
grec Kanon = règle. "Voué à l'exécution
de la musique savante traditionnelle arabe, c'est un instrument virtuose
dont le jeu s'avère extrêmement difficile: il peut être
soliste, s'intégrer dans un ensemble, ou accompagner le chant
classique - les meilleurs "Kanounistes" étant ceux
qui répètent fidèlement les improvisations vocales;
[...] il est généralement pratiqué par les hommes,
plus rarement par les femmes."
Facture : Le kanoun possède une caisse de résonance
en bois, plate et trapézoïdale, dont l'un des côtés
forme un angle d'environ 45°; l'autre côté est rectangulaire.
Les dimensions sont, pour la grande base, d'environ 95 cm, pour la petite
base de 25 cm, la hauteur mesurant 42 cm. Soixante-douze à soixante-dix-huit
cordes (sur le modèle égyptien) de boyau, en nylon ou
métalliques - groupées par 3, accordées à
l'unisson - sont tendues parallèlement sur cette caisse."
Mode de Jeu : "le kanoun se pose horizontalement sur les
genoux, parfois à même le sol et, de plus en plus souvent,
sur une table; la grande base du trapèze est en regard de l'exécutant.
Les cordes sont pincées à l'aide d'onglets en corne, en
écaille ou en métal, passés à chaque index;
les deux mains sont éloignées l'une de l'autre à
distance d'une octave: la main gauche pince les cordes avec un léger
retard sur la main droite, de façon à créer une
hétérophonie syncopée." les 2 textes ci-dessus
sont cités du livre "Les instruments de musique dans le
monde" de François-René Tranchefort.
Instrumentistes traditionnels : Mohamed Salah El Din - Mustafa
Alawi, Maroc - Sabin Sert, Turquie - Samiha (Samira) Ben Saïd (Bensaïd),
Tunisie.