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Carnets de route "Peuples et Musiques.com"
A la rencontre des Peuples et des Musiques du monde, Objectif Mongolie !
Egypte ............. Le 29 janvier 2003

 

      
Nous débarquons au Caire (voir photo d'un des lions à l'entrée du pont El Tahrir ci-dessous) le jeudi 5 décembre à 19h35, nous achetons aussitôt nos visas de tourisme (15US$ par
personne) mais ce n'est que vers 21h00 que nous sortons de l'aéroport (merci à ces chers douaniers qui ont presque mis 2 heures avant de bien vouloir tamponner nos visas). Grâce à la rapidité d'exécution de ces derniers, le cargo village (endroit où 60 kilos de nos bagages, acheminées par fret, se trouvent) est désormais fermé. D'autant plus que c'est l'Aïd, ce qui signifie que le cargo village ne rouvrira pas ses portes avant lundi. Pour résumer la situation, nous voilà donc lâchés dans une ville tentaculaire avoisinant les 17 millions d'habitants, sans avoir de quoi se laver, se coucher, se changer... (nous avions uniquement pris dans l'avion nos sacs de randonnée contenant tout le matériel audiovisuel, le PC portable, et nos deux vélos). C'est donc à l'hôtel que nous passons notre première nuit dans la capitale (monnayant 50 livres egyptienne, soit un peu moins de 15 euros). Le lendemain matin, nous quittons l'hôtel et nous nous rendons tout de même au cargo village (on nous avait dit la veille qu'il y avait un mince espoir pour que l'entrepôt soit ouvert), espoir qui s'envole bien vite, hélas pour nous!! L'aéroport se trouvant à une trentaine de kilomètres de notre lieu de départ, la journée est bien déjà bien avancée lorsque nous sommes de retour au Caire pour manger. Nous prenons la décision de ne pas passer une nouvelle nuit à l'hôtel, mais avant de trouver un coin paisible pour dormir à la belle étoile, il nous faut au préalable sortir de ce véritable enfer urbain à la circulation dense et anarchique, et également échapper à la vigilance de l'impressionnant dispositif des forces de l'ordre qui sont présents à chaque coin de rue (en Egypte, le camping sauvage est interdit !). Plus facile à dire qu'à faire!! En fait, à chaque fois qu'un lieu semble convenir, évidemment, il y a un policier à proximité susceptible de nous repérer et de nous refouler gentiment, au nom de notre sécurité, bien sûr! Nous roulons donc deux bonnes heures (sans pour autant réussir à sortir de ce labyrinthe) avant de trouver la "terre promise", qui se présente à nos yeux sous un des grand ponts autoroutiers, dans une petite cuvette nous protégeant ainsi des regards indiscrets.
Le lendemain matin, nous nous dirigeons vers le site de Guizah et y admirons les grandes pyramides, et le sphinx (voir photos ci-contre): Pour information, la grande Pyramide de Khéops serait un assemblage de 2,5 millions de blocs, soigneusement ajustés sur une hauteur de 137 mètres. Initialement, la construction atteignait 146 mètres avec, au sommet, un pyramidion de granit taillé d'une seule pièce. Chaque bloc pèse en moyenne 2,5 tonnes. A sa base, la pyramide mesure 230 mètres de côté.




Les deux autres sont les pyramides de Khéphren (136 m de hauteur contre 143 à l'origine, 210 m de côté), et de Mykérinos (66 mètres de haut, 108 de côté). Quant au Sphinx, mi-homme mi-félin, représenté sous les traits du roi Khéphren, frère et successeur de Khéops , il servait de gardien du temple face aux éventuels pillards. Sa longueur totale est de 57 mètres, et sa hauteur, de face, est d'environ 20 mètres. (informations ci-dessus citées du guide "Petit Futé" pour l'Egypte).

Suite à l'expérience de la veille, nous savons désormais qu'il faut rouler un petit moment avant de trouver un endroit convenable pour dormir. Cette fois ci, c'est aux abords d'une bananeraie que nous nous endormons, et ce, très difficilement, les moustiques étant d'une ténacité particulièrement redoutable, bien plus que la veille au soir (proximité de la bananeraie oblige). Au petit matin, nous sommes tout deux couverts d'au moins une bonne cinquantaine de piqûres, et n'ayant pas envie de renouveler l'expérience une nouvelle fois, nous décidons donc de passer la prochaine nuit à l'hôtel.
Lundi 9 décembre: c'est le jour où nous récupérons nos affaires qui se sont fait tant désirés lors de nos 2 nuits à la belle étoile. Nous sommes sur place vers 9h du matin. 15 bureaux et 4 heures de procédures administratives plus tard (moult papiers à remplir (en arabe SVP) puis à faire signer, tamponner,... et puis il faut bien sûr payer les fameux bakchichs et les différents droits de douane! Sans guide égyptien (qu'il faut ensuite payer pour le "service"), c'est absolument impossible ! Même les locaux s'y perdent !), nous pouvons enfin récupérer nos bagages. Quel soulagement!!
Le lendemain, nous prenons le train pour rejoindre Sara, une amie française rencontrée via l'internet et résidant à Luxor depuis plus de 8 ans (elle est marié à un égyptien). Nous arrivons au petit matin et prenons notre petit déjeuner dans son restaurant: "Le Maxime". Au menu, un repas pantraguelique avec des spécialités égyptiennes: le foul (purée de fêves qui reste au moins 6 heures dans l'estomac!), des taamiyras (délicieux beignets avec à l'intérieur de la purée de fêves, ce plat porte également le nom de falafel) et, "pour ne pas trop nous dépayser" (citation de Sara) des frites avec une bonne omelette au fromage !


C'est donc le ventre bien plein que nous visitons le temple de Karnak (voir photo ci-contre de la fameuse "allée des sphinx") ainsi que les souks de la ville. Le lendemain, nous laissons nos vélos au Nubian shop (petit "supermarché" appartenant à l'oncle du mari de Sara; nous y passerons plusieurs nuits dans une salle vide mise à notre disposition (future extension du magasin)) pour faire une randonnée sur l'autre rive du Nil, où se trouve un des site les plus exceptionnel d'Egypte. Nous visitons alors le temple de Ramses II (voir photo hyeroglyphes ci-dessous (en haut à gauche)), puis celui d'Hatchepsout
(voir photo ci-dessous (en haut à droite)) avant d'entamer une belle ascension pour pouvoir contempler dans son ensemble la vallée des rois, des reines et la nécropole de Thèbes (voir photos ci-dessous (en bas: vallée du nil et montagnes surplombant la vallée des rois)).




























Le soir venu, un programme exceptionnel nous attend: nous partons avec Sara et ses 3 enfants chez Abu Sadat (littéralement "père de Sadat"; les égyptiens changent de nom après avoir eu leur premier garçon) pour un "repas-spectacle" de toute beauté: Après un numéro de magie, nous avons droit à un concert de musique traditionnelle Saïdi (nom des égyptiens du sud du pays).


Une danseuse du ventre puis un derviche tourneur (appelés "Tanoura" en Egypte) accompagnent tour à tour les musiciens. L'orchestre est composé de trois Rababas, une darbouka et d'un daf.














Ces musiciens sont des professionnels et font tous partie de la même famille. Ils réalisent très souvent des tournées en Europe afin de partager leur art à l'étranger. Parfois, ces tournées sont même l'occasion d'échanges entre musiciens de différentes cultures.
Pour écouter une partie d'un des morceaux, cliquer ici
Ecouter (format MP3)
Pour voir un incroyable solo de darboukka avec daf et danseuse, cliquer ici voir extrait vidéo
(2min45, 3,69mo, vidéo au format DivX 5.01 (on peut facilement (et gratuitement!) télécharger le dernier codec DivX sur le site divx.com)
Pour voir une partie du numéro du derviche avec les musiciens, cliquer ici voir extrait vidéo
(2min, 2,99mo, vidéo au format DivX 5.01).

Note sur les vidéos: ayant pitié des pauvres internautes possédant un simple modem 56KO, nous avons décidé de compresser les vidéos AU MAXIMUM, donc l'image et le son perdent (forcément) en qualité...)

Après ce concert époustouflant, nous dégustons un repas typique égyptien, avec de la mouloukhia égyptienne (meilleure que son homologue tunisien, ça fait beaucoup penser au beurre d'escargot), de la Tabir (avec des morceaux de viande et de l'okra, le tout baignant dans une sauce tomate). Vient ensuite le tour des pâtisseries locales : la basboussa (gâteau de semoule arrosée de sirop), le knafa (vermicelles arrosées de sirop). Enfin, le ventre prêt à exploser et la tête pleine de musique, nous rentrons chez Sara vers 11 heures du soir. Cette soirée restera à tout jamais gravée dans nos mémoires tant nous avons fait de merveilleuses découvertes. Découvertes à la fois musicale, gastronomique et culturelle, vivant alors, pour une soirée, le quotidien de cette famille de musiciens. Celle-ci nous fut gracieusement offerte par Sara et nous lui en serons à tout jamais reconnaissant; sans elle, nous n'aurions jamais assistés à toutes ces merveilles, un grand merci, donc !
Vendredi 13: nous partons avec Sara et les enfants pour faire une visite des jardins de l'hôtel Mövenpick, où l'on peut contempler la faune et la flore Egyptienne :
















Nous y découvrons des flamboyants, des bombax (au tronc bombés, recouverts de piquants et aux fleurs magnifiques (voir photo ci-dessus (à gauche)), des eucalyptus, de l'hibiscus (à partir duquel les égyptiens préparent une boisson absolument délicieuse qui a pour nom le carcadet, voir photo ci-dessus (à droite)), la jacinthe d'eau ("la plaie de l'Egypte": cette dernière retient les eaux du Nil en créant des sortes de barrages naturels (voir photo ci-dessous (à droite))... Côté faune, il y a énormément d'oiseaux vivant aux abords du Nil, dont le martin pêcheur, la huppe (voir photo ci-dessous (à gauche)), l'ibis blanc (voir photo ci-dessous (à droite)), le vanneau ainsi que le héron gris. Encore une fois merci Sara pour cette balade enchanteresse (et aussi pour les succulentes glaces à la mangue du Mövenpick), nous avons adorés!














Les jours suivants, nous décidons de rouler afin de rallier Aswan, distante de 210 km de Luxor. Là encore, la police touristique est omniprésente le long de la route (environ 15 barrages séparent les 2 villes), celle-ci nous forcera d'ailleurs à faire demi-tour après Isna afin de rejoindre l'autre rive du Nil que nous avions quitté 1 heure plus tôt (soit 40 km aller-retour pour rien). C'est également "grâce à eux" que nous pulvériserons le record de la plus grande distance parcourue en une seule journée, soit 115 km, dont 50 km escortés de nuit pour être sûr que nous ne planterions pas la tente ce soir là. Finalement une fois arrivés à Kom-Ombo (à 50 km d'Aswan, la ville est principalement peuplée de Nubiens, chassés de leurs terres par l'édification du haut-barrage), la police touristique locale nous autorise à planter tout de même la tente...à côté de leur bureau!!! Une fois la tente installée, une douce mélodie parvient jusqu'à nos oreilles.













C'est en fait un groupe folklorique Saïdï qui joue dans un café "à touristes" au pied du temple de Sobek et d'Haroesis situé à 100 mètres de là. L'ensemble se compose d'une darboukka, d'un bendir et de quatre rababas. Soit un total de sept musiciens (dont presque tous chantent en accompagnement, voir photo ci-dessus). Ce groupe folklorique se produit uniquement pour les clients du café (monnayant quelques livres égyptiennes). Ils nous laissent très gentiment les filmer puis nous passons toute la soirée en leur compagnie (le patron du café (Mustapha) parle très bien l'anglais, ce qui facilite alors le contact avec ces musiciens (Hassan, Abdou, Nagaar, Abashi, Soumdoul, Adora, Abdel Azziz (chef de groupe, voir photo ci-dessus) et Shadli). Un d'entre eux (voir photo bendir dans la rubrique "le coin du musicien") doit avoir environ 13 ans et joue magnifiquement de la darboukka et du bendir.
Vous pouvez les écoutez en cliquant sur ce lien
: Ecouter (format MP3)













A Aswan, nous visitons les souks, la corniche (vue absolument splendide sur l'autre rive du Nil, voir photo des tombes des nobles ci-dessus) ainsi que le haut barrage (là encore la police touristique nous joue un mauvais tour : 13 kilomètres séparent Aswan du haut barrage, et à un moment donné, il y a un pont de 500 mètres à parcourir. On nous fait comprendre que nous n'avons pas le droit de rouler sur le pont à vélo, mais après le pont oui!! Du coup, nous sommes obligés de faire du stop pour franchir ce dernier. voir photo du lac Nassar ci-dessus))
Après cette visite, nous revenons à Luxor en train (3 heures de trajet). Nous passons 2 nuits supplémentaires au Nubian Shop, profitant de l'occasion pour écrire les carnets de route et des cartes de voeux. Pour la suite de notre périple égyptien, nous décidons d'aller voir la mer rouge afin d'y découvrir ses fameux fonds sous-marins. C'est alors non sans regret que nous quittons Sara , Mahmoud (son mari), leurs enfants Ahmed, Sayed et Valentin ainsi que leur famille du Nubian Shop, prenant le bus direction Safaga (220 km parcourus). Après une journée dans cette petite ville de pêcheurs, nous rallions Hurghada à bicyclette. Hélas, ce haut lieu du tourisme égyptien n'est pas à la hauteur de nos espérances. En effet, toutes les plages de la ville sont réquisitionnées par des hôtels "bourges" et presque toutes les boutiques ont des prix "spéciaux pour touristes" (parfois jusqu'à 400 % d'augmentation !). De ce fait, nous partons vers Ras Gharib (ville vivant de l'extraction pétrolière située à 150 km au Nord d'Hurghada) pour y retrouver notre tranquillité loin de tous ces "vampires à touristes". La route pour rejoindre cette ville est magnifique (d'un côté la mer rouge, de l'autre, les montagnes du désert égyptien; voir photos ci-dessous).
















Malheureusement, un très fort vent de face ralentit considérablement notre progression, nous contraignant à prendre un minibus pour les 100 derniers kilomètres afin de passer Noël tranquillement. Ras Gharib (prononcez Ras Ralib en arabe (avec le 2ème R roulé svp, sans quoi on ne vous comprendra pas; ce fameux R nous a d'ailleurs causé beaucoup de difficultés)) nous plaît beaucoup plus qu'Hurghada.

















Ici, pas d'hôtels, aucun produit sur-évalué et surtout une vue exceptionnelle sur le Sinaï, situé à 25 km de là (voir photo ci-dessus). Malgré la pollution engendrée par l'extraction pétrolifère, les fonds sous-marins conservent tout leur éclat (peut-être un peu moins de poissons ?). L'eau y est d'une clarté exceptionnelle et nous pouvons y voir de magnifiques coraux, des bancs de poissons de toutes tailles adoptant multiples formes et couleurs, de nombreux oursins et même quelques crabes (il faut faire attention où l'on met les pieds !). Extraordinaire ! Hélas, pas de photos ni de vidéos possible (pour avoir un ordre d'idée sur ces merveilles, nous joignons à ce carnet un photo de coraux (issue de l'encyclopédie encarta 98), voir photo ci-dessus). Nous resterons 3 jours dans cette ville paisible afin de profiter un maximum de la mer rouge. C'est donc sous la tente que nous passerons Noël avec un repas local composé de fallafels (voir composition au début du carnet) mais aussi avec un boîte de foie gras gracieusement offerte par Sara (un grand merci à elle!). De plus, pour l'occasion, nous avions pu dégoter un peu d'alcool (du whiskey et de la bière) acheté dans une boutique très bien cachée rappelant quelque peu la période de la prohibition. Un Noël pas comme les autres donc, mais nous n'avons aucun regrets.
Après ces 3 jours "de congé", nous quittons Ras Gharib pour Suez (trajet effectué en bus) en quête d'un bateau pour l'Inde. Le soir de notre arrivée, nous trouvons un véritable coin de paradis pour poser notre tente. Nous nous installons à 10 mètres de la mer sur la terrasse d'une maison abandonnée (voir photo ci-contre). Malheureusement, deux militaires ratissent la plage et nous trouvent, suivant les traces laissées par nos vélos (l'un deux était "armé" d'un cintre; cela change de l'éternel fusil!) ). Se déroule alors un dialogue de sourds (ils ne parlent pas l'Anglais et nous très peu l'Arabe) au bout duquel nous obtenons l'autorisation de "squatter". Une nuit délicieuse bercés par le doux bruit des vagues (cela nous change des klaxons des voitures !). Le lendemain, à notre grand désarroi, dans les agences de "Shipping" de Suez, nous apprenons qu'il n'existe que des bateaux cargos reliant les Indes, ceux-ci n'embarquant pas de passagers. On nous conseille tout de même d'allez voir à Port Saïd (160 km au nord) où peut-être trouverons-nous ce que nous cherchons. Nous décidons donc de continuer nos recherches et rallions Port Saïd à vélo (3 jours de voyage).

























                                       Coucher de soleil peu avant Port Saïd

Hélas, une fois arrivés (ci-contre, mosquée de Port Saïd), nous faisons "chou blanc" pour la même raison qu'à Suez. Obstinés, nous allons voir au "yacht club" si, par hasard, un voilier se rendant aux Indes ferait escale dans le port. Encore une tentative infructueuse puisque seulement 3 yachts sont présents dans le port et aucun ne va en Inde. C'est donc en avion que nous nous rendrons en Inde (avec cette fois-ci, nous l'espérons, moins d'ennuis pour récupérer nos bagages à l'arrivée). Petite consolation tout de même, le prix du billet d'avion est inférieur à celui prévu dans notre budget (220 € économisés sur chaque billet). Le soir de notre arrivée coïncide avec le réveillon du nouvel an. Malgré ça, nous prévoyons de passer la soirée sous la tente (pour changer !) et nous décidons de visiter quelque peu la ville avant de chercher un endroit où dormir. Nous nous rendons alors dans un bistrot populaire où nous nous amusons beaucoup en compagnie d'égyptiens autour d'une bonne chicha. Ensuite, nous longeons la plage pour trouver un endroit propice pour poser la tente. Nous trouvons notre bonheur à quelques kilomètres du centre ville lorsque, à peine les vélos posés, deux militaires débarquent. Se déroule alors la même situation qu'à Suez et ils finissent par accepter de nous laisser dormir sur place. Hélas, ils ne sont pas les seuls à patrouiller dans le secteur et, une demie-heure plus tard (9h30), c'est un policier et un militaire, qui nous trouvent. Cette fois-ci, pas moyen de convaincre ce policier zélé de nous laisser en paix. Au contraire, nous sommes pris à notre propre jeu. Le policier prend nos passeports pour un contrôle "rapide". Résultat des courses, nous serons obligé d'attendre deux heures avant de pouvoir récupérer notre bien, passant en revue tous les militaires du coin (dont 3 "grands chefs") et même le "chef suprême" de la police locale. Celui-ci nous reçoit dans son bureau (quel honneur !), puis nous fait attendre 15 minutes (soit environ 100 signatures de rapport plus tard !) pour enfin nous nous accordez une minute de son temps. Il nous demande notre nationalité puis nous dit que nous pouvons nous en aller, insistant sur le fait que c'est interdit de dormir sur les plages égyptiennes (ce que l'on savait dès l'instant où ils ont prit nos passeports). A part ça, on est les bienvenus (c'est des comiques !)). Enfin tout cela n'est pas bien grave, puisque cette petite incartade nous a permit de "tenir" jusque minuit et puis ça fait de ce réveillon, un réveillon INOUBLIABLE).














Le lendemain, nous décidons, afin d'éviter de retourner sur nos pas (jusque Ismaïlia), d'emprunter un autre itinéraire pour rejoindre Le Caire, traversant ainsi le delta du Nil (Damiette (Dumiat en arabe), El Mansura, Tanta, Le Caire. Voir photos ci-dessus). Durant ce trajet, nous découvrons une Egypte au visage totalement différent, bien loin des hauts lieux du tourisme. Tous les jours, nous faisons des connaissances et lions des amitiés. Peu de mots échangés, mais des instants qui font chaud au coeur tant la générosité des égyptiens est grande.














Quelques exemples
: nous nous arrêtons pour prendre une photo d'un complexe pétrolier et nous sommes immédiatement invités à partager un repas par des égyptiens travaillant sur le chantier juste à côté.
Dans le même contexte, nous visitons le domaine d'une famille de paysans, prenant alors, en photo toute la famille et tous leurs arbres fruitiers (voir photos ci-dessus). Nous repartons ensuite les poches pleines d'oranges et de clémentines.



























Enfin, alors que nous plantons la tente sur le terrain nu d'un paysan. Mohammed, le fils du propriétaire du terrain arrive et nous donne l'autorisation de dormir sur place.

Le lendemain, à peine réveillés, il nous invite chez lui. Après nous avoir offert un déjeuner puis un repas gargantuesque (voir photo ci-dessus (de gauche à droite, Benoît, le père de Mohammed (portant le costume traditionnel égyptien, la Galabya), Nasr et Mohammed), il nous fait faire le tour de la ferme puis de son quartier, nous présentant nombre de ces amis et toute sa famille (ci-dessous, photos de la nièce de Mohammed dans les bras de Julien et mère de Mohammed (elle porte elle-aussi, la Galabya) préparant le pain dans le four traditionnel en torchis).

Bien que parlant seulement quelques mots d'anglais, nous arrivons à nous comprendre. De plus, la communication est facilitée car un de ses amis, Nasr, a fait des études d'anglais.

Mohammed est ravis de nous faire découvrir son quotidien et dans l'après-midi, Julien va couper du fourrage pour les buffles en sa compagnie pendant que Benoît joue au football avec Nasr et les jeunes du quartier. Le lendemain matin, nous sommes réellement désolés de devoir quitter cette famille si hospitalière, Mohammed insistant toujours pour nous retenir.

Nous continuons notre route car nous devons nous dépêcher d'atteindre Le Caire où un colis nous attend, d'autant plus que notre visa arrive bientôt à son terme.

Nous arrivons au Caire 2 jours plus tard sans recontrer de grosses difficultés, si ce n'est un peu d'appréhension de revenir dans cette ville absolument gigantesque.



Les journées au Caire se suivent et se ressemblent: au programme,
- recherche désespérée du colis qui est arrivé dans la capitale le 27 décembre et dont la poste ne sait rien. Nous perdons énormément de temps à visiter différentes postes (avec à chaque fois au moins 1 ou 2 heures d'attente pour nous dire qu'ils ne l'ont pas !)! Nous sommes stupéfaits lorsque nous apprenons (grâce à nos parents qui ont harcelés les postes françaises pour savoir où il se trouvait) qu'il ne se trouve dans aucune poste mais qu'il est en fait toujours à Paris sous la responsabilité d'une société appelée Midex. La procédure étant la suivante: Midex France (basée à Paris) examine le contenu des colis puis les stockent en attendant le destinataire viennent les réclamer dans l'agence du pays concerné (cette procédure permet d'éviter d'avoir à payer des frais de stockage pour les colis). Ensuite, pour prévenir les destinataires, une notice d'information leur est envoyée, et dans notre cas, la poste centrale a égaré cette notice (d'où nos démarches infructueuses)! Tout est bien qui finit bien puisque nous avons retrouvé ces précieux colis (contenant notamment notre traitement anti-paludéen et les cartes de l'Inde). Nous devons payer alors pour dédouaner les colis et attendre 7 jours de plus le temps qu'ils arrivent à l'aéroport (110 livres en tout, soit environ 25 €).
Note sur les postes égyptiennes: ici, en Egypte, les postes sont très bien organisées ! En effet, tout le système de classement de la poste centrale du Caire est manuscrit ! Il n'y a aucun ordinateur dans cet énorme bâtiment de 9 étages. Résultat: une pile de registres assez époustouflante et tout un tas de fonctionnaires, ceux-ci étant particulièrement attentionnés et disponibles. Après avoir constaté leur manière de travailler, nous ne sommes pas trop étonnés de ne pas retrouver nos colis dans tout ce capharnaüm. 2 exemples: alors que nous sommes dans la poste depuis plus d'une heure à "voguer" de bureaux en bureaux, nous arrivons enfin devant la personne qui pourra nous renseigner. Celle-ci (à la demande de son chef) cherche alors la trace de nos colis dans ces registres, et ce, avec un rythme d'environ une page par minute ! En effet, elle doit gérer environ 3 choses en même temps: la préparation du thé, la discussion passionnante avec sa voisine et le colis de deux pauvres Francaoui (en arabe) ! Recherche tellement attentionnée que l'on nous fait une fausse joie en confondant le nom Noël avec le nom Martin (c'est vrai que cela se ressemble beaucoup...). Autre exemple, nous passons à tout hasard au bureau des douanes (toujours pour la même raison) et nous voyons avec quel soin on y ouvre les paquets. Ils sont tellement perfectionnistes que nous voyons environ 4 postiers s'amuser comme des petits fous en testant un tensiomètre électronique (et cela leur prend 1/2 heure!). Le tout, sous les eux de leur chef, qui, magnanime, ne dit rien. Pour lui, ce n'est qu'une journée banale, en somme...

A cause de la perte de temps engendré par la recherche du colis, nous avons été dans l'obligation de prolonger nos visas (prolongation de 6 mois pour 11 livres !), notre avion ne décollant que le 28 janvier, soit 6 jours après leur date d'expiration. Pour meubler cette longue attente, nous avions prévu de rejoindre Alexandrie. Mais un contretemps vient perturber notre escapade: Benoît est victime d'une collision avec un minibus (transport en commun égyptien; très peu cher). En plein dépassement, le chauffeur a tourné brusquement à droite sans regarder ses rétroviseurs. Cette collision a très faible vitesse est sans gravité d'un point de vue physique, mais assez grave au niveau matériel : la jante de la roue arrière est fendue sur 2 cm et risque de casser si nous n'en changeons pas rapidement. La seule solution que nous trouvons est de changer la roue en entier (le moyeu dont nous sommes équipés convient pour une jante 32 rayons, introuvables en Egypte). Nous n'avons plus qu'à croiser les doigts pour que cette nouvelle jante "tienne la route" jusqu'en Thaïlande où nous pourrons alors changer cette "roue de secours" pour une plus solide (en Inde, le matériel vélo est, à priori, très médiocre).

- organisation du transit pour l'Inde : visite de nombreuses agences de voyage afin de trouver un bon prix, ainsi qu'au cargo village pour connaître les conditions d'envois et de facturation pour le fret aérien (Au delà d'un certain volume, ce n'est plus le poids qui est pris en compte mais le volume lui même: Par exemple, nos deux vélos pèsent au total 35 kilos et nous devons payer pour les expédier le prix pour 100 kilos (volume du carton où nous les rangeons)). Nous prenons donc la décision de les expédier par fret, cette solution revenant beaucoup moins cher (environ 700 livres, contre 3000 livres pour les prendre avec nous dans l'avion. le calcul est vite fait...). De ce fait, nos vélos partent le 26 pour l'Inde, et nous le 28. Ainsi, nous pourrons normalement récupérer nos précieux vélos le 29 au matin. Cette situation est tout de même un peu dur à gérer: il est très difficile pour nous de se déplacer avec autant de bagages (7 sacs chacun, soit 45 kilos à transporter). Aussi, chercherons-nous un endroit où poser notre tente dans les environs. Malheureusement pour nous, les abords de l'aéroport regorgent de policiers et de zones militaires. Pas facile donc, mais la chance est (de nouveau !) avec nous et nous trouvons un endroit parfait pour nous installer à seulement 1 kilomètre et demi de l'aéroport dans une sorte de grand terrain vague juste en face de la zone hyper-militarisée de l'aéroport (le gardien est très gentil et, bien que ne parlant pas anglais, il nous laisse planter la tente durant 3 jours). Heureusement pour nous, car avec nos 35-40 kilos de bagages chacun, notre mobilité est assez réduite (1 pause tous les 500 mètres environ) sans nos précieuses bicyclettes !
Concernant les cartons nous permettant d'emballer nos bicyclettes, c'est Ahmed (un ami égyptien s'étant inscrit à Cyclo Accueille Cyclo (dispositif de Cyclo Camping International)) qui c'est très gentiment chargé de nous les procurer. Ce dernier a fait le tour de son pays natal à vélo, qu'il connaît par conséquent "comme sa poche". C'est sur ses conseils, que nous avions décidé de rejoindre Alexandrie. Il nous donnera également l'adresse d'un bon réparateur au Caire afin de trouver une jante de bonne qualité; il nous accompagnera même sur les lieux afin de nous servir d'interprète. Un grand merci à lui pour sa disponibilité et ses conseils.

- prise du visa indien, après 6 passages au consulat et 11 jours d'attente. Pour une personne, le visa touristique coûte 184 livres, plus 15 livres de frais de dossier.

Sur le plan musical, nous profitons de ce long temps d'attente pour poursuivre nos recherches de musiciens:
A la citadelle du Caire (voir photo du fort Ras El Barr ci-contre), nous avons assisté, par deux fois, à un magnifique show de danses soufies appelé "El Tanoura".
Ce show, gratuit (gracieusement offert par le ministère de la culture égyptien), est interprété par la troupe "El Tanoura pour l'héritage culturel" (cette troupe a réalisé ce show dans plus de 30 pays).
"Il consiste en 3 parties:
- l'introduction est une démonstration des différents musiciens et de leurs instruments (avec de nombreux solos illustrant leurs diverses sonorités).
- la danse de présentation est un échauffement de manière à introduire les danseurs.
- finalement, arrive la danse Tanoura Soufie (appelée danse des derviches)



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