CHINE

Introduction sur musique chinoise :
tirée du site de "tao-yin"

"Le son fait partie de l’expérience de la plupart d’entre-nous, nous baignons dans un monde sonore, le plus souvent constitué de bruits, dont nous avons plus ou moins conscience, depuis la gestation dans le ventre de la mère, période d’intense activité auditive jusqu'à la vieillesse réputée pour sa diminution.

Un chapitre du Yue ji, registre de Musique rituelle et de danse dans le Li ji ( Li ki) , datant du quatrième siècle avant notre ère décrit le son comme participant au début de la vie. " Le Qi de la Terre s’élève‚ vers le haut (les vapeurs montent vers le ciel) le Qi du Ciel descend des hauteurs (les ondées recouvrent la terre). Le Yang et le Yin entrent en contact ; le Ciel et la Terre s’entrechoquent. Leur tambourinage est porté par le choc et le grondement du Tonnerre ; leur battement d’ailes rapide est porté par le Vent et la Pluie ; leur déplacement provoque les Quatre Saisons, leur échauffement le Soleil et la Lune. C’est ainsi que les cents espèces procréent et fleurissent, que la musique unit le Ciel et la Terre ".

Le son n’a pas de " substance " proprement dite, ce n’est qu’un mouvement (mouvement de l’air, mouvement des souffles) en ce sens il remémore l’acte de création, il est à l’origine de la vie.
Aux fêtes du Nouvel An Chinois qui marque le début du Printemps, donc d’une renaissance, des millions de Chinois s’amusent à faire péter des pétards dans les rues et quand ils n’en ont pas le droit et qu’il est impensable de fêter un tel événement sans bruits, il reste les enregistrements sur magnétophone !

On ne peut pas parler de son sans évoquer un domaine où il est roi, la musique, qui n’est autre qu’une succession de sons de différentes hauteurs. La musique chinoise, on le sait, est très particulière et n’a guère été étudiée par les étrangers qui visitèrent la Chine car elle était trop différente. Ce n’est que récemment que l’ethnomusicologie s’intéresse à l’histoire de la musique Chinoise. On pense que les chinois ont certainement été les premiers a savoir comment écrire, ou transcrire, la musique mais cette musique est avant tout de tradition orale, de transmission directe de maître à élève. Très succinctement on peut dire qu’elle ne fait pas référence à une tonique contrairement à notre musique et qu’elle utilise des modulations plus ou moins longues, de variations d’allure , de tempos, d’accentuation avec des changements de mode ou de hauteur qui lui sont tout à fait propre. Elle remonte à la nuit des temps puisque du chamanisme jusqu’aux théories taoïstes qui la sous-tendent , elle a plus de sept mille ans d’histoire (écrite) : le plein et le vide, les cinq éléments, les huit trigrammes l’ont faite pleine de sens. Sa conception à l’origine semble différer d’un simple hasard fantaisiste. Comme beaucoup de choses en Chine, elle relève d’une intention très précise et des plus essentielles qui est la quête de l’harmonie des relations entre le Ciel, l’Homme et la Terre.

La musique n’existait peu seule, très tôt elle forme avec la poésie et la danse une trinité. A la fin du traité de la musique, le Yue Ji, il nous est montré comment sont nécessaires tous ces éléments : "Par le chant l’homme exprime ses sentiments, et il les exprime en prolongeant les sons. Dans la joie, il prononce des paroles, les paroles ne suffisant pas il les prolonge. Les paroles prolongées ne suffisant pas il les module. Les paroles modulées ne suffisant pas, sans même qu’il s’en aperçoive, ses mains font des gestes et ses pieds bondissent "."

Le système Bayin pour le classement des instruments

Le système Bayin (système à 8 tons) pour le classement des instruments fut imaginé par des savants de la court de Zhou dans une tentative pour classifier les instruments de cette période.

8 moyens de mise en résonance et/ou matériau utilisé pour la construction y sont identifié: métal, pierre, peau, calebasse, bambou, bois, soie et terre.

  • Le métal pour l’Ouest, comme pour les cloches (Bozhong).

  • La pierre musicale (Teqing) pour le Nord-Ouest, à l’origine il s’agit de Jade.

  • La peau ou le cuir pour le Nord, comme pour le tambour (Gu).
    Ceux dont la base avaient la forme ou étaient une calebasse pour le Nord-Est, comme l’orgue à bouche (Sheng).

  • Le bambou pour l’Est, comme pour la flûte (Chi).

  • Ceux de bois pour le Sud-Est, comme le tigre musical (Wu).

  • Ceux avec de la corde pour le Sud, comme pour le luth (Qin).

  • Ceux d’argile (terre) pour le Sud-Ouest, comme l’oeuf musical (Yuen).

Le système Bayin
Ce système est basé sur l'ancienne pratique qui consistait à classifier les cultures orales et matérielles en s'attachant à des symboles (terre, bambou,...), ceux-ci formant les différentes parties d'un mot. La principale motivation derrière ce système à 8 catégories était d'établir un système de correspondance cosmologique entre ces instruments dédiés au rituel et huits repères celestes différents.

De nos jours, les instruments Bayin sont généralement conservés dans les plus grands temples dédiés à Confucius, notamment à Beijing, Qufu et Tapeï, où ils sont parfois utilisés pour les cérémonies rituelles.