NB:
l'orthographe vietnamienne des mots utilisés dans ce carnet n'est
pas tout à fait exacte. En effet, le vietnamien comporte beaucoup
d'accents que nous ne pouvons écrire dans ce carnet à
moins que nous utilisions une police vietnamienne et que vous-aussi,
vous vous procuriez cette police... Bref, pour simplifier, nous laissons
de côté ces fameux accents (nous disposons de l'orthographe
exacte sur papier de mots utilisés pour ceux qui le désirent).
Il
est environ 12 heures lorsque nous sommes enfin en vue de Moc Bai, le
poste frontière du Cambodge avec le Vietnam. Après une
heure de démarche la voie est enfin libre et nous pouvons nous
diriger vers Ho Chi Minh (HCM(anciennement Saigon)), située à
environ 70 kilomètres de là. Après une vingtaine
de kilomètres parcourus, nous décidons de nous arrêter
pour ce jour ci et pour notre première soirée au Vietnam,
nous établissons notre campement dans une propriété
où nous
faisons
rapidement connaissance avec la fille
des propriétaires qui nous permet de camper dans le champ situé
devant leur maison pour la nuit. Le lendemain, nous arrivons à
HCM (voir photo ci-contre et ci-dessus, sortie d'HCM) où nous
nous mettons immédiatement en quête d'un hôtel bon
marché. Sur place, nous nous renseignons sur les tarifs des trains
au Vietnam ainsi que sur les vols en partance d'Hanoi pour la Mongolie.
Là, grosse surprise puisque nous apprenons que le prix d'un billet
avoisine les 800 $! Devant ce constat, nous décidons de changer
nos plans et de traverser la Chine en train, ce qui nous reviendra beaucoup
moins cher. Nous y passerons environ une quinzaine de jours le temps
pour nous de nous imprégner quelque peu de l'ambiance chinoise
(Seulement quinze jours nous direz-vous ? Il ne faut pas oublier que
le climat de la Mongolie est de type continental et qu'il y fait vite
très froid. Ainsi, nous avons prévu d'y entrer vers la
mi-août, période à laquelle il fait encore assez
bon). Nous passons également au conservatoire d'HCM à
2 reprises, mais nous essuyons un refus catégorique: on ne nous
laisse même pas entrer dans l'enceinte du conservatoire...
Nous resterons en tout une semaine à "Saigon" (comme
l'appellent encore beaucoup de vietnamiens) que nous quittons pour nous
diriger vers les moyennes montagnes du Lam Dong (objectif: Dalat, ville
située à quelques 1500 mètres d'altitude). Pour
se faire, nous empruntons la route nationale n° 20 qui est très
vallonnée et, en raison des fortes chaleurs, plutôt éreintante:
pas possible de rouler plus de trois quart d'heure sans faire une pause,
c'est pour vous dire ! (à noter que dans le pire des cas, il
est déjà arrivé que nous roulions seulement 10
minutes entre 2 pauses !!! Dans ces cas, il faut savoir être intelligent
et s'arrêter tout bonnement en attendant que la canicule passe).

Aussi, toutes les opportunités pour se baigner en chemin sont
bonne à prendre: que ce soit dans un lac (voir photo ci-dessous,
lac Ho Tri An) ou aux abords d'une cascade (voir photo ci-dessus, cascade
Gougah, située à 37 km de Dalat), un bain est toujours
le bienvenu. Heureusement pour nous, à mesure que nous progressons,
le climat se rafraîchit, perdant ainsi une dizaine de degrés
au total pour notre plus grand bonheur.
D'autre
part, les paysages évoluent également et les forets de
type tropical (voir photo ci-contre) font désormais place aux
forêts de pins (voir photo ci-dessous, col avant l'arrivée
à Dalat). Nous passons une journée à Dalat, où
nous visitons son marché ainsi qu'un ancien "palace"
construit sur les modèles des riches résidences occidentales
du début du siècle. Pour les vietnamiens, c'est intéressant
à voir, mais, de notre côté, nous nous y ennuyons
franchement (même à Cornimont, nous avons des "palaces"
plus reluisant). Après ces quelques visites, nous reprenons la
route direction la côte et la mer de Chine du sud.
Après
Dalat, la route devient beaucoup plus belle et paisible (voir photo
ci-contre, culture en escalier de la vallée de Dalat) et nous
traversons nombre de petits villages d'agriculteurs absolument charmants
nichés dans les hauteurs, avant de redescendre dans la plaine
(après 2 descentes vertigineuses, voir galerie de photo). Au
pied de la dernière descente, nous rencontrons dans un café
en bord de route une chanteuse aveugle à la voie sublime. Celle-ci,
prénommée Mi Hanh, chante des chansons folkloriques pour
les locaux se rendant à Phan Rang. Nous décidons de l'aborder
et de lui expliquer dans notre vietnamien "un peu boiteux"
(heureusement que nous avons acheté un petit guide de conversation
!) que nous aimerions beaucoup la filmer car nous aimons beaucoup la
musique vietnamienne. Celle-ci accepte chaleureusement notre proposition
et nous chante 3 magnifiques chansons de la chanteuse My Hanh (chanteuse
très connue auprès des jeunes vietnamiens). Afin de rythmer
ses chansons, celle-ci s'accompagne d'un petit tambourin. Nous avons
sélectionné une des chansons afin que vous puissiez l'écouter.
Son titre est le suivant "Kiêp Nghèo", ce qui
signifie "les gens pauvres". L'histoire contée dans
cette chanson est (en gros) la suivante: les gens pauvres sont heureux,
et ce, malgré toutes les difficultés qu'ils éprouvent
au jour le jour. Ils parviennent à toutes les surmonter et n'en
ressortent que plus forts. Cette histoire est très souvent vraie,
puisque les gens les plus sympathiques que nous rencontrons vivent,
pour la plupart, avec très peu de biens matériels. Bien
loin de nous jalouser (il n'est pas donné à tout le monde
de voyager comme il l'entend), ceux-ci nous accueillent à bras
ouverts et nous font partager leur joie de vivre. Ce sont ces rencontres
(qui se limitent bien souvent à quelques échanges de paroles
et beaucoup de sourires), qui sont les plus fortes pour nous, car elles
permettent au voyageur de tirer bien des leçons de vie.
Pour voir la chanteuse
Mi Hanh interpréter "Kiêp Nghèo", cliquez
ici 
NB: la qualité de cette vidéo laisse un peu à désirer
(beaucoup de couleurs dans la vidéo, donc plus difficile à
compresser), aussi, avons-nous décidé, par égard
envers le possesseurs de simple modems, de vous proposer cette même
chanson au format MP3 (voir lien ci-dessous).
Pour écouter
la chanteuse Mi Hanh interpréter "Kiêp Nghèo",
cliquer ici 
Même si ces chansons sortent, encore une fois, du cadre "musiques
traditionnelles" (ce sont des chansons folkloriques récentes),
nous sommes ravis de cette rencontre fortuite. Un moment réellement
très touchant de notre point de vue et apprécions beaucoup
les chants, même récents, de cette aveugle au grand coeur.
A
Phan Rang (ville touristique située en bordure de mer), Xavier
et Isabelle Vayron (www.paris-pekin.org)
nous avaient conseillé de contacter une de leur connaissance
(un musicologue) une fois sur place, mais hélas l'adresse n'était
plus d'actualité. Nous passons une journée et demi sur
place dans l'espoir de trouver tout de même des musiciens mais
ces recherches demeureront infructueuses. Pour la suite du programme,
nous quittons Phan Rang pour nous rendre à Tuy Hoa longeant ainsi
la côte en empruntant la nationale n°1 qui relie HCM à
Hanoi.

Cette
route n'est pas dénuée d'intérêt et c'est
avec un grand plaisir que nous admirons de gigantesques rizières
(voir photo ci-contre), quelques villages de pêcheurs au caractère
tout à fait pittoresque (voir photo ci-dessus et galerie; nous
passerons d'ailleurs une soirée très sympathique dans
un de ces villages, voir partie "Anecdotes"), de magnifiques
plages ou encore d'innombrables marais salants (voir photo ci-dessous,
la récolte du sel).

Une
fois à Tuy Hoa, nous décidons de prendre le train pour
Hué (afin de gagner du temps, car nous devons quitter le pays
fin-juillet et il nous reste encore les montagnes du nord-ouest (Sapa)
et Hanoi à visiter)), mais la journée est déjà
bien avancée et les guichets sont fermés. Nous repassons
tout de même dans la soirée avec un mince espoir d'embarquer
mais aucun billet n'est en vente: on nous dit de repasser le lendemain.
Une fois les billets enfin en notre possession, nous profitons de cette
journée d'attente pour rendre visite à un coiffeur local:
l'expérience valait le coup: après nous avoir rafraîchit
nos coupes de cheveux, le coiffeur se propose de rafraîchir également
la barbe de Julien: s'il s'en tenait là... Mais il ne se contentera
pas de ce seul acte et lui rasera également le front, le nez
(intérieur et extérieur) et même les oreilles! Ce
fut très intéressant de voir le travail d'un coiffeur
local. Ceux-ci coupent les cheveux à secs et utilisent beaucoup
la tondeuse. Toutefois, nous sommes très satisfaits de nos nouvelles
coupes de cheveux et nous en tirons pour moins de 3 $ pour les deux,
barbes comprises ! Le soir, nous pouvons enfin embarquer: nous quittons
Tuy Hoa vers 0h30 pour arriver à Hué (500 km plus au nord)
vers 12h30. Nous avions choisi, pour ce transit, la classe la plus basse
afin, d'une part, d'économiser de l'argent, et d'autre part,
de connaître l'ambiance dans les wagons sièges durs (la
meilleure ambiance est toujours là où l'on paye le moins
cher !). On ne vous ment pas en appelant ces sièges "hard
seat", puisqu'ils sont totalement en bois et il n'y a pas d'accoudoirs,
d'appuie têtes... C'est tout du bois, quoi ! (dommage, nous n'avons
pas osé prendre de photos). Effectivement,
nous sommes enchantés par l'ambiance au sein du wagon mais nous
y passons une nuit médiocre (presque
pire que la nuit passées entre les wagons dans les trains égyptiens,
c'est peu dire!). Au matin, nous avons l'impression d'être en
plein dans l'émission "des trains pas comme les autres".

En
effet, la voie suit la côte pendant moult kilomètres, longeant
alors de superbes plages désertes et traversant littéralement
la "jungle vietnamienne" (voir photo ci-contre et ci-dessus).
En plus, le train s'arrête souvent pour nous permettre d'admirer
la vue ! (en fait, il n'y a qu'une seule voie de chemin de fer de HCM
à Hanoi, ce qui signifie que pour que 2 trains puissent se croiser,
l'un des deux doit s'arrêter sur un tronçon spécial
en attendant que l'autre train arrive...)


A Hué
nous nous rendons à l'école des beaux arts (située
en plein dans l'enceinte de l'ancienne cité impériale),
mais nous n'avons encore une fois pas de chance puisque les élèves
sont en plein examen, et qu'il s'en suivra une période de vacances
scolaires. Nous profitons de 2 visites infructueuses (1 pendant les
examens et 1 autre pendant les vacances (les gardes à l'entrée
nous ont vraiment mal renseignés, bien que nous nous "doutions
du coup" à l'avance)) pour visiter la cité impériale.
Nous apprécions beaucoup la visite des vestiges de l'ancienne
cité et il nous faudra environ 5 à 6 heures et 2 visites
pour en parcourir l'intégralité (voir photo ci-dessus,
à gauche: pavillon de lecture "Thai Binh", à
droite: pavillon "Truong Du" et ci-dessous, une des nombreuses
portes de l'intérieur de la cité). La cité fut
"fondée vers le IIIème siècle av. J.-C. Hué
fut la capitale de l'empire annamite et le siège du palais impérial
annamite. Les tombeaux des anciens empereurs se trouvent à l'extérieur
des murs de la ville. L'Annam, devenu protectorat français en
1884, eut pour capitale Hué jusqu'en 1946. Pendant la guerre
du Viêt-Nam, la bataille de Hué dura du 31 janvier au 29
février 1968; des unités des Marines américains
et des troupes sud-vietnamiennes chassèrent les forces nord-vietnamiennes
de la ville. De nombreux trésors culturels et historiques furent
détruits pendant les combats." (texte cité de
l'encyclopédie Encarta 98).

Peu
avant de quitter Hué, nous prenons une décision un peu
désagréable: celle de passer par une agence touristique
afin de rencontrer des musiciens traditionnels. En effet, à Hué,
tout est négociable pour les touristes et même les musiques
traditionnelles ! Jusqu'à présent, nous avions eu la chance
de pouvoir rencontrer des musiciens par d'autres moyen que celui-là,
mais, devant le peu de musique glanées depuis notre arrivée
au Viêt-Nam, nous décidons d'employer "les grands
moyens". Nous parvenons à négocier un bon prix: 45
$. C'est vraiment une offre très intéressante puisque
le spectacle offert et réellement de qualité et, pour
ce prix, on peut être jusqu'à 5 personnes ! Nous ne serons
que 3 (nous deux et un jeune vietnamien rencontré dans la rue
qui décide de nous accompagner). En plus, les caméras
et appareils photo sont autorisés ! Toutefois, nous décidons
d'expliquer en détail (grâce à notre interprète)
nos motivations et de leur demander la permission de pouvoir utiliser
(dans une optique culturelle bien sûr) les enregistrements réalisés
pour notre film et d'en sélectionner certains extraits pour l'Internet
(qu'est-ce qu'on ferait pas pour vous cher lecteurs !). Les musiciens
sont alors très compréhensifs et acceptent alors tout
en bloc, se révélant même "enchantés
que leur musique puisse être diffusée à un plus
large public". Le groupe s'appelle "Ca Hue Club" (littéralement
"club des chants folkloriques d'Hué", voir photo ci-dessous).

Le
spectacle durera en tout une heure, au bout milieu de la rivière
Huong, une heure pendant laquelle nous sommes littéralement transportés
par ces musiques, les 7 musiciens jouant des morceaux tantôt folkloriques,
tantôt traditionnels (style de musique dite "royale",
qui est destinée uniquement au roi et à la reine. Ce type
de musique à subit de nombreuses influences au cours des siècles,
la position géographique d'Hué (centre du Viêt-Nam)
faisant que cette musique a subit des influences à la fois du
nord et du sud du pays.
Présentation de la musique de
chambre de Hué:
Texte traduit de l'anglais depuis le site
: http://www.vnstyle.vdc.com.vn/vim/index.html
" Hué fut l'ancienne capitale du Viêt-Nam
et ce, durant plus de 150 ans. De nos jours, aux côtés
de l'ancienne architecture impériale (temples, autels et mausolées
qui apparaissent au beau milieu des paysages poétiques de la
rivière parfumée ou encore de la montagne royale) subsiste
un style de musique caractéristique de la région de l'ancienne
capitale. C'est la musique de chambre de Hué, appelée
aussi musique d'Hué. Elle inclut 2 types: la musique vocale et
instrumentale.
La musique d'Hué possède une histoire
très ancienne, mais il n'existe aucun document historique précis
permettant de connaître sa période de naissance et ses
auteurs. Le 19ème siècle, pendant lequel la dynastie Nguyen
unifia et gouverna le pays entier, marque le début de conditions
favorables au développement de cette musique. Les instrumentistes
étaient tous des virtuoses qui jouaient brillamment dans l'orchestre
royal de la cour. En parallèle de leur travail à la cour,
les instrumentistes et leurs élèves composèrent
beaucoup de nouvelles pièces (solistes ou d'ensembles) en se
basant sur les techniques spécifiques de la musique royale. Leur
musique était hautement appréciée par les princes,
princesses et mandarins de la cour. Durant cette période, les
princes et princesses invitèrent bien souvent les instrumentistes
dans leur résidence privée afin que ceux-ci leur enseignent
la musique et, dans le même temps, ils jouaient et chantaient
de concert, appréciant ensemble la musique. Au début du
20ème siècle, la musique d'Hué atteint son apogée.
Mais, depuis 1945, elle est progressivement tombée en désuétude.
Aujourd'hui, la musique d'Hué constitue un héritage précieux,
qui a été préservé grâce aux conditions
favorables données par l'état pour sa restauration. "
De nos jours, hors du contexte touristique, ce style de musique est
utilisé à l'occasion de cérémonies.
L'habit
porté par tous les musiciens s'appelle Ao Dai (prononcez Ao Zai
ou Ao Yai,
signifie longue robe); c'est l'habit traditionnel vietnamien. Dans la
région d'Hué, les femmes peuvent porter n'importe quelle
couleur tandis que les hommes ont le choix entre le noir, le bleu (un
bleu assez proche du bleu marine) ou le violet (anciennement dans la
région d'Hué, ce type de violet était destiné
au palais royal à l'occasion de funérailles; il représente
les sentiments de celui-ci qui le porte). Cet habit est accompagné
du Khan Vanh (qui signifie littéralement "chapeau roulé")
et qui est constitué d'une longue bande de tissu enroulée
sur elle-même. Pour les femmes, l'enroulement de cette bande est
une opération très longue, qui était traditionnellement
effectuée à chaque fois que l'on devait le porter; de
nos jours, les femmes utilisent des longues aiguilles qui permettent
de maintenir l'enroulement du chapeau lorsque l'on enlève.
Voici leur formation décrite en
détail avec les noms et fonctions des musiciens (de gauche à
droite sur la photo de groupe ci-dessus).
Chanteuses: Thu Hien, Phudny Oanh.
Instrumentistes (voir description des instruments dans la partie
"le coin du musicien"): Tiêu Hông (Dan Tranh),
Mai Quy (Dan Ty Ba (prononcez "Tee Ba"), Hoai Thanh (Dan Nguyêt
(ou "moon guitar")), Phudny Hoa (Dan Bau (monocorde vietnamien).
Chanteuse: Hoai Hudny.
Nb: notre interprète "vietnamien-anglais", une femme
symphatique et très compétente, s'appelait Lêthi
Minh Tâm. Nous lui sommes d'ailleurs très reconnaissants
car, sans son aide, nous n'aurions pas obtenu si facilement autant d'informations.
A noter:
Les chanteuses jouent aussi alternativement des instruments rythmiques
suivants (utilisés dans la plupart des morceaux): Phach Tiên
(2 bâtons de bois entrechoqués, instrument que nous pourrions
qualifier en français de claves), Tach Tra (2 tasses de thé
entrechoquées (n'importe quelle petite tasse peut faire l'affaire),
tenues avec 4 doigts: le pouce soutient la tasse inférieure qui
est fixe, tandis que l'index, l'annulaire et le majeur permettent de
bouger la tasse supérieure (le majeur est positionné à
l'intérieur de la tasse, l'annulaire et l'index jouent le rôle
d'une "pince" enserrant cette même tasse)).
Information sur les musiciens du groupe
(formation et activités):
Le revenu principal des différents artistes de ce groupe est
la musique. Toutefois, elle ne constitue pas leur seule source de revenu.
Chacun d'entre eux a effectué une formation diplômante
à l'université des beaux-arts de Hué, au département
musique. Ce diplôme est obtenu en 4 années d'études.
Toutefois, pour les instrumentistes, la pratique nécessaire à
la maîtrise de leur instrument peut aller jusqu'à 10-15
ans. Les chanteuses et chanteurs, quand à eux, peuvent maîtriser
totalement leur art au bout des 4 ans d'études (en fonction,
bien sûr, de leur talent et du travail fourni). La formation suivie
à l'université est essentiellement de tradition orale.
Nous avons choisi de vous présenter en intégralité
3 morceaux différents afin de vous donner une idée des
musiques folkloriques et savantes (autre nom de la musique de cour au
Viêt-Nam) de la région d'Hué:
1)
Nhac Long Ngâm (morceau instrumental, musique savante)
Pour
télécharger ce morceau au format audio, cliquer ici
Musique composée au 13ème siècle par les compositeurs
officiels de la cour afin d'y accueillir les nouveaux mandarins (équivalent
de "nos nobles"). C'est une chanson très stricte d'un
point de vue musical et au ton très solennel.
2)
Ly Mudi Thuong (chanteuse: Phudny Oanh, musique folklorique)
Pour
télécharger ce morceau au format audio, cliquer ici
Cette chanson dépeint la beauté des femmes de Hué.
Elle décrit tout d'abord la beauté extérieure de
ces femmes: celles-ci ont les cheveux longs. Elles portent la robe Ao
Dai et des chapeaux coniques et, enfin, elles parlent avec une voie
calme et charmante et se déplacent avec la plus grande douceur.
Puis, la chanson met l'accent sur une beauté bien plus importante
encore, la beauté intérieure de ces femmes.
3)
Dôc Tâu Dan Bâu ("performance soliste au Dan
Bâu"): Lêh Ngan
Pour
télécharger ce morceau au format audio, cliquer ici
(chanteuse: Phudny Hoa, musique savante)
Cette chanson raconte la séparation d'un couple lorsque le mari
part à la guerre. Celui-ci dit au revoir à sa femme et
lui promet de revenir victorieux, sa femme attendant alors patiemment
son retour.)
BONUS:
Le groupe de musique du Ca Hue Club joue aussi
des morceaux occidentaux; ils termineront le concert sur le fameux "Ce
n'est qu'un au revoir, mes frères" (on ne connaît
pas le titre originel !) et nous joueront aussi une adaptation de la
musique du parrain pour des instruments vietnamiens. C'est ce 2ème
morceau que nous avons choisi de vous offrir en Bonus.
Pour
télécharger la musique du parrain, cliquer ici
Contact
de la chef du groupe Ca Hue Club:
Hoai Thanh-Lê
5A Duong (rue) Chi Lang
Huê city - Viet Nam
Contact de l'agence organisatrice du spectacle:
Century Riverside in Hue (hôtel + agence)
49 Duong (rue) Le Loi
Huê city - Viet Nam
Pour
la suite du périple, nous prenons une nouvelle fois le train
en direction d'Hanoi. Cette fois-ci, la prise du billet ne pose aucun
problème puisque nous nous y prenons suffisamment à l'avance
et nous n'avons aucune difficulté pour nous faire comprendre
(le préposé parle très bien l'anglais, ce qui facilite
grandement les choses). Nous décidons d'essayer la classe supérieure
"soft seat" (littéralement siège mou), qui coûte
à peine un dollar de plus. Le voyage est alors un peu plus confortable,
mais les soft seat sont loin d'être aussi confortable que les
sièges du pire train de notre SNCF. Enfin, une nuit est vite
passée et les paysages valent bien l'inconfort du voyage !
A Hanoi, nous avions plusieurs objectif durant les quelques
jours de notre séjour. Tout d'abord, la prise de notre visa pour
la chine (opération qui coûte 30 $ par personne et nécessite
4 jours de délai, donc que nous effectuons en tout premier lieu.
Ensuite, nous profitons des quelques jours de battement pour nous rendre
au théâtre des marionnettes sur l'eau, art traditionnel
du Viêt-Nam très réputé dans le monde entier.

Présentation
de l'art de marionnettes d'eau:
L'art des marionnettes d'eau est uniquement vietnamien. Probablement,
le théâtre le plus original. Pendant longtemps, on pensait
qu'il était d'origine chinoise, mais plus récemment, il
fut prouvé qu'il est né au Nord du Viêt-Nam au début
du 1er millénaire pendant la dynastie Ly. L'eau sert comme scène
aux marionnettes qui sont actionnées derrière par un bâton
de bambou. Les scènes représentent la vie des villages
traditionnels. les pièces sont accompagnées de musique
traditionnelle et de chansons populaires.
Texte cité du site : artasia.www2.50megs.com/Vietnam/theatrefr.htm
Dans le théâtre de marionnettes sur l'eau,
on utilise de préférence des percussions qui, tout en
rythmant les gestes des personnages, apportent au spectacle une grande
animation. On peut citer : la grosse caisse, les tambours de diverses
tailles, les tambourins, les crécelles, les cymbales, les castagnettes,
qu'accompagnent parfois les cors, les instruments faits de coquillages...
On emploie encore les pétards, soit pour un numéro à
part, soit pour les effets sonores d'autres scènes. Le rythme
est d'autant plus important que les chansons sont en général
peu mélodiques.
[Nb: l'extrait proposé en téléchargement ci-dessous
fait exception à la règle puisqu'il s'agit d'une musique
folklorique servant d'introduction au spectacle.]
Texte cité du site : http://www.vn.refer.org/vietn_ct/tur/mario/accueil.htm
Pour 2 € 60 seulement, nous obtenons une place
de premier choix pour le spectacle. Celui-ci dure 1H et constitue vraiment
une attraction IMMANQUABLE pour les visiteurs de la ville d'Hanoi. A
tous niveaux, ce spectacle mérite le déplacement (voir
photo de la fin du spectacle lorsque une ovation est faite pour les
marionnettistes) ! De plus, le théâtre est très
proche du centre touristique d'Hanoi et est ouvert tous les jours. De
notre côté, nous nous sommes renseignés si nous
pouvions utiliser notre caméra et si les images filmées
pouvaient être utilisées sur notre site Internet et pour
notre film. Moyennant un petit supplément, nous avons eu le droit
de prendre notre caméra et l'ont peut utiliser les images comme
bon nous semble ! Fantastique, sauf qu'il y a un point noir. Le spectacle
est si réputé qu'il fait salle comble pratiquement tous
les soirs, cela constitue donc de très mauvaises conditions pour
filmer... Enfin, de toute manière, un spectacle comme celui-ci
se vit et il est difficile de rendre en vidéo la splendeur d'une
telle manifestation.
Toutefois, nous avons pu filmer correctement les musiciens jouant un
morceau folklorique très connu en prélude au spectacle.
Nous vous le proposons donc ici en téléchargement. Il
commence par la pièce "Luu Thuy" (l'eau qui coule)
suivi
par "Kim Tiên" (les sapèques d'or), "Long
Hô Hôi" (la rencontre du tigre et
du dragon) et enfin "Xuân Phong " (le Vent printanier)
(Nota: nos sincères remerciements à Mr Trân Quang
Hai (www.tranquanghai.net) qui nous
a communiqué ces précieuses informations)
Pour
télécharger ce morceau au format vidéo, cliquez
ici
Pour
télécharger ce morceau au format audio, cliquer ici
La formation comporte 7 musiciens qui jouent des instruments suivants
(de gauche à droite, puis d'avant en arrière: 1
idiophone Xinh Tien, 1 monocorde Dan Bau, 1 vièle
Dan Nhi Cao, 1 Dan Nguyêt (ou "moon guitar"),
1 cithare Dan Tranh, 1 flûte en bambou ou en bois dont nous ignorons
le nom et les caractéristiques et enfin des 3 tambours cylindriques
dont nous ignorons, là aussi, le nom.
Pour le reste du concert, les musiciens utiliseront encore bien d'autres
instruments (gong, flûte, cymbales, racle...) qu'il serait vainc
de décrire ici car nous manquons d'information sur ceux-ci et,
sans vidéo ni photo à l'appui, la description perd beaucoup
de son intérêt.
BONUS2:
Afin que de vous donner une idée de la splendeur du spectacle
présenté dans ce théatre, nous avons sélectionné
l'extrait vidéo le plus "présentable" dont nous
disposons. Cette danse s'appelle "la danse du lion".
Pour
télécharger la danse du lion au format vidéo, cliquez
ici
Adresse du théâtre des marionnettes sur l'eau:
57 Dinh Tien Hoang Str.
Hanoi - Vietnam

Notre
troisième objectif à Hanoi était de trouver un
voyage organisé peu cher pour aller visiter en 1 journée
la fameuse baie d'Halong. Mission accomplie puisque nous trouvons un
tour-opérateur qui nous offre la journée pour 14 $, avec
4 heures de bateaux sur place (avec la visite des magnifiques caves
de Thien Cung (voir photo dans la galerie) et Dau Go (voir photo ci-contre;
voir photo prise depuis l'île elle-même ci-dessus)), un
repas de fruits de mer le midi et un guide en anglais. Nous n'étions
jamais encore passés par les services d'un tour opérateur,
mais, pour cette fois (si nous voulions avoir le temps de visiter la
baie d'Halong), nous sommes obligés. Toutefois, nous ne sommes
pas déçus du voyage (à part que nous aurions dû
choisir la formule en 2 jours au lieu de 1), puisque la journée
se passe très bien et nous sommes encore assez libre de nos mouvements
que ce soit sur le bateau (en France, on ne vous laisserait jamais vous
asseoir par terre ou sur la balustrade (vous comprenez, c'est notre
responsabilité, gna gna gna...) ou lors de la visite des grottes,
ce qui est très appréciable. La baie d'Halong est vraiment
un endroit magnifique et, malgré la forte présence touristique,
nous y passons une journée très relaxante.
Généralités sur la baie d'Halong:
"Avec plus de 3 000 îles émergeant des eaux émeraude
du golfe du Tonkin et ses jonques aux voiles rousses, la baie d'Halong,
l'une des grandes merveilles de la nature, offre un paysage féerique.
Les îles calcaires sont creusées de grottes et de criques
forgées par le vent et les vagues. La baie et ses îles
s'étendent sur 1 500 km2."

Vue de la baie d'Halong depuis notre bateau; on y peut
voir un véritable village flottant, bien loin du brouhaha de
la ville d'Halong... Ces gens vivent de la pêche, et, bien sûr,
du tourisme.
Les
jours suivants, nous profitons de l'attente de nos visas pour nous mettre
à jour dans notre carnet de route, écrire quelques cartes
postales, faire la lessive, flâner dans la ville, rendre visite
au conservatoire local (à nouveau fermé pour cause de
vacances scolaires)... Bref, le temps passe rapidement et, le 22, nous
quittons Hanoi en train en direction de Sapa, petite ville située
en plein milieu des montagnes du nord-ouest vietnamien. Là-bas,
on peut rencontrer de nombreuses minorités ethniques; on peut
notamment citer les H'Mông (voir photo ci-dessus, costumes traditionnels
portés par les H'Mông), les Kinh, les Day, les Dao, les
Tày,... Depuis de nombreuses années, cette région
est devenue très touristique. Malgré cela, on peut tout
de même se rendre dans des villages reculés en vélo,
à pied ou encore en moto, là où l'authenticité
des habitants est mieux préservée...
Le matin de notre arrivée à Lao Cai (frontière
vietnamo-chinoise, 38 km de Sapa), nous décidons de relier en
vélo Sapa et ainsi réalisons le plus gros col que nous
ayons jamais fait en vélo (30 km de montée à 5%
de moyenne environ (Sapa est à 1600 mètres d'altitude
et Lao Cai à environ 100 mètres). De plus, durant toute
la journée, la chaleur sera torride, ce qui ne facilite pas notre
progression. Enfin, après 9 et 10 heures d'ascension, nous arrivons
en vue de Sapa ! Pourquoi avoir mis aussi longtemps nous direz-vous
? Ce temps comprend les très nombreuses pauses effectuées,
les quelques difficultés du parcours (route parfois en mauvais
état), les incidents techniques (crevaison, fixation d'une selle
abîmée (réparation avec de la corde)) et enfin,
pour Benoît, trop fatigué, le temps de pousser le vélo
sur les 4 derniers kilomètres de la montée...

Photo prise peu avant le sommet du col, 4 km avant Sapa.
Dans
ces montagnes, le climat nous convient parfaitement
puisqu'il fait beaucoup plus frais que dans la plaine mais, en revanche,
il pleut fréquemment (lors de notre séjour de 3 jours,
il a plu tout les jours). Le premier jour suivant notre arrivée,
nous décidons de nous reposer quelque peu, tant l'effort du jour
précédant était rude. Le lendemain, nous visitons
la ville et nous renseignons sur ses environs à l'office du tourisme
où nous faisons l'acquisition d'une carte, grâce à
laquelle nous décidons de partir effectuer une randonnée
pédestre. Mais celle-ci se révélera plus difficile
que prévue en raison des pluies des jours précédents
qui ont rendues les sentiers très glissants. Nous parcourons
malgré tout une dizaine de kilomètres la plupart du temps
sous la pluie à travers les rizières et les champs. Durant
ce court périple, nous avons été très impressionnés
de voir les paysans locaux travailler: malgré la difficulté
des sentiers, ils n'hésitent pas à les emprunter en transportant
leur récolte sur le dos et en sandales s'il vous plait!
Ce soir-là, nous nous rendons au Bamboo Sapa
hôtel, où a lieu un spectacle gratuit appelé "la
nuit des minorités culturelles" (ce spectacle a lieu tous
les vendredi et samedi soirs). Après 3 ou 4 numéros, nous
décidons de quitter la salle car le dit "spectacle"
n'est pas à la hauteur de nos espérances: musiques pratiquement
toutes réalisées au synthétiseur, les protagonistes
se contentant de jouer à vide dans les instruments traditionnels;
performance des danseuses très moyennes; morceaux qui coupent
mal... Bref, un seul conseil si vous vous rendez à Sapa: faites
l'impasse sur ce "show" dont l'unique but est d'attirer les
foules (le spectacle a lieu au bar de l'hôtel) afin de remplir
la caisse du bar.
Le
jour suivant, nous faisons une excursion à vélo encore
une fois sous la pluie vers la cascade d'argent "Thac Bac"
(voir photo ci-contre) située à une dizaine de kilomètres
de Sapa. Au départ, nous avions prévu de nous rendre à
Ta Giang Phinh, village où nous espérions trouver un fabricant
de Khene (orgue à bouche H'Mông), c'est du moins ce que
nous avions pu apprendre dans "nos recherches musicales" (assez
laborieuse, soit dit en passant) à Sapa. Malheureusement, ce
village est beaucoup plus loin que nous le pensions (l'échelle
de notre carte est totalement fausse !) et la route semble très
mauvaise pour y parvenir... Nous abandonnons donc là nos recherches,
étant, sur le moment, assez pressés de retourner à
Hanoi. En fait, après coup, nous avions le temps de rester une
journée de plus et, louant une moto, nous aurions pu nous rendre
au fameux village... On ne prend pas toujours les meilleures décisions...

Le 28, nous reprenons la route afin de retourner sur
Hanoi (en vélo cette fois): celle-ci est très vallonnée
(voir photo ci-dessus, région de Lao Cai) et après les
30 kilomètres de descente nous retrouvons immédiatement
la chaleur. Tout se passe sans encombre jusqu'au matin fatidique du
31 juillet où Julien est victime d'une collision avec une moto
alors qu'il tentait de traverser la route: En fait, c'est un peu de
la faute de Julien (qui n'avait pas regardé derrière lui
avant de traverser) mais c'est également de la faute du motard
qui roulait à contresens. Résultat, même problème
qu'en Egypte puisque la jante est fendue à 3 endroits différents,
nous contraignant à rentrer sur Hanoi en bus. Nous passons ensuite
quelques jours dans la capitale, le temps de nous reposer quelque peu,
organiser le trajet en train vers Pékin, savourer une dernière
fois la délicieuse cuisine vietnamienne et enfin de trouver une
nouvelle roue arrière (une japonaise issue d'un vélo Giant
qu'un touriste avait revendu à un marchant local). Le 5 août,
nous prenons le train Hanoi-Pékin, ce qui marque la fin de notre
périple en Asie du Sud-Est.
PETITES ANECDOTES SUR NOTRE PERIPLE VIETNAMIEN:
Lors de notre trajet en vélo le long de la mer
de Chine pour relier Tuy Hoa depuis Phan Rang, nous avons passé
2 nuits dans des endroits assez pittoresques. Ces 2 nuits resteront
gravées dans nos mémoires et nous allons vous les contez
ci-dessous.