Nous
arrivons à l'aéroport de Bangkok vers 14 heures. A peine
1 heure plus tard, toutes les formalités sont accomplies (attention
car ici les contrôles sont même "trop" légers
aussi faut-il surveiller avec précaution ses bagages car il serait
alors facile pour un individu mal intentionné de voler quelque
chose et de sortir incognito avec) et nous sommes prêts à
partir en direction du centre ville. Hélas, après une
crevaison "tenace" pour Julien (après 3 tentatives
de réparation infructueuses, nous décidons de changer
de chambre à air (1 heure 30 de perdue)) et un bon détour
nous éloignant de notre but (un Thaïlandais nous avait bien
indiqué la bonne route, mais dans le sens opposé au centre
de Bangkok. Lorsque nous nous rendons compte de notre erreur environ
10 km plus loin, il faisait déjà nuit noire...), nous
n'avons d'autres choix que de planter la tente sur la pelouse d'une
propriété au bord de la route. Notre première nuit
se révélera extrêmement agitée compte tenu
de la chaleur écrasante régnant ici (au mois de mai nous
sommes en effet en pleine saison chaude précédant la mousson
attendue début juin) et qui se trouve amplifiée sous la
tente (la toile extérieure, protection anti-pluie si efficace
se révèle être un véritable four. Bien sûr,
on peut ne pas la mettre, mais quand le temps est très indécis,
on n'a pas trop le choix). Le lendemain, nous rejoignons sans encombres
le centre de Bangkok (quand on a affronté le Caire et des villes
indiennes comme Bombay ou encore Varanasi, la circulation dans Bangkok
n'est qu'un détail !) et plus précisément le quartier
Khaosan (lieux où se concentrent la plupart des touristes (et
des hôtels peu cher, bien sûr)). Après quelques recherches,
nous parvenons à trouver un prix convenable (environ 4 $ la nuit).
Nous
resterons en tout une semaine dans la capitale (voir photo de la rivière
Chao Phraya ci-contre), le temps pour nos blessures de trek de guérir
(encore! nous direz-vous, mais ne guérit pas qui veut, tout du
moins pas aussi vite qu'il le veut). Nous profitons de ce laps de temps
pour laisser nos vélos à une boutique fort bien équipée
qui va ainsi remonter le moyeu Shimano de Benoît sur une jante
toute neuve et aussi réaliser un entretien plus que complet de
nos montures qui en avaient bien besoin. Au passage, nous nous procurons
également nos visas pour le Cambodge, monnayant 20 $ chacun (visas
obtenus dans la journée ! Quelle efficacité !).
Notre
recherche de musiciens à enregistrer nous conduit à la
Chulalongkorn university où hélas le département
musique est désert (apparemment, il n'ouvrirait que le lundi);
toutefois alors que nous nous y rendons pour la deuxième fois
(on ne sait jamais...), nous assistons à un spectacle fascinant
mais aussi des plus farfelus (tout du moins pour nous autres occidentaux),
toute une section d'étudiants (une bonne trentaine) devant un
amphithéâtre en train de faire des vocalises à l'unisson,
c'est à dire qu'il chantent tous ensembles à plein poumons
une même note en continu, les voix s'additionnent alors et créent
un effet harmonique des plus intéressants (ces harmoniques ressemblent
fortement à celles dégagées par le chant des moines
tibétains, le principe en est le même en tout cas, même
si le bourdon (note longuement tenue) diffère). Cet effet est
renforcé par le fait que sous la voûte se situant devant
l'amphithéâtre, l'acoustique est excellente d'un point
de vue de la réverbération du son. Bref, nous sommes "sciés"
par ces étudiants qui "se lâchent" complètement
en public et apparemment, personne n'y prête attention! A part
nous bien sûr, qui nous approchons tout penaud en leur demandant
s'ils répètent pour un quelconque spectacle ou s'ils sont
musiciens. Nous apprenons donc que c'est une sorte de tradition de leur
université de chanter de cette manière afin de se relaxer
entre deux cours. Ils chantent donc juste pour le plaisir, même
si parfois l'université organise une représentation publique
d'une de ces "chorales". Ce style est donc loin d'être
traditionnel, si se n'est au sein de l'université Chulalongkorn.
Ensuite, nous expliquons alors nos motivations à la très
gentille (et très jolie !) étudiante qui a eut la bonté
de nous renseigner. Pam, c'est son surnom, essaye alors de motiver ses
collèges pour nous chanter quelque chose de plus structuré
(une chanson Thaï, de préférence, lui avait t'on
dit). Finalement, c'est elle-même qui, avec une de ces amies (très
jolie elle aussi !), va nous chanter une chanson Thaï, composée
par un de ses amis de l'université. Encore une fois, c'est loin
d'être un morceau traditionnel, mais nous trouvons cela très
joli. C'est une chanson pour s'amuser d'après elle. Malheureusement,
nous n'avons pas eu le temps de lui demander le titre de cette chanson,
car elle devait, avec son amie, se rendre en cours rapidement, la pause
étant finie.
Pour
entendre les chants "harmoniques" de ces étudiants,
cliquez ici
Pour
voir le chant de Pam (à droite) et Jaeb (à gauche), cliquez
ici
Côté
visite, nous sommes allés nous promener dans le Lumphini Park
(voir photos dans la galerie) afin d'y contempler la flore thaïlandaise
et nous avons déambulé dans les innombrables ruelles de
Chinatown, véritable "souks" où l'on trouve
de tout (voir photos ci-dessous). Bien sûr, il est parfois difficile
de progresser dans ces étroites ruelles entre les livreurs, les
scooters, la foule mais l'ambiance est garantie! Enfin nous avons admiré
(de l'extérieur) de superbes monuments, notamment le Wat Phra
Kaew (voir photo ci-contre, prise depuis le parc Sanam Luang) ou encore
le Loha Prasat.
Cette
semaine a été également l'occasion de se familiariser
avec la nourriture du pays, que nous trouvons tout simplement...exquise.
Quel plaisir ce fut pour nous de retrouver de la bonne viande (ou du
poisson) au barbecue pas cher (voir photo d'une vendeuse de rue ci-contre),
le tout servi avec du riz cuit à la vapeur, simple mais très
efficace! De plus, les nombreux types de soupes proposées sont
toutes plus délicieuses les unes que les autres (on peut trouver
des soupes avec plusieurs types de nouilles, au choix, végétariennes,
à la viande ou aux fruits de mers, le tout pour un prix vraiment
infime!). De plus, les nombreux milk-shakes aux fruits exotiques proposés
nous font presque oublier la chaleur toujours aussi accablante (le ventilateur
de l'hôtel aussi, soit).
C'est justement
la chaleur qui nous fait décider de l'itinéraire à
suivre: nous décidons ainsi de ne pas prendre au plus court par
les terres mais de faire un petit détour le long de la baie de
Bangkok puis de suivre le golfe de Thaïlande, histoire de prendre
un petit peu l'air marin, plus rafraîchissant. Cependant, la
progression est tout de même éprouvante (toujours pour
la même raison) aussi changeons nous vite nos habitudes : nous
nous levons désormais entre 5 et 6 heures, ce qui nous permet
de parcourir l'essentiel de la distance journalière sous les
températures les plus fraîches (avant 10 h). De la sorte,
nous pouvons trouver un petit coin ombragé aux heures où
le soleil se fait le plus violent, puis nous roulons environ 1 à
2 heures dans l'après-midi et établissons le campement
vers 17 heures, heure stratégique car c'est largement avant que
les moustiques n'entrent véritablement en activité. De
plus, quand nous le pouvons, nous nous installons sous des toitures
au lieu de déployer la protection anti-pluie de la tente, de
cette manière nous passons des nuits moins agitées.
En
quittant Bangkok, nous passons par hasard (nous n'avons pas de guide!)
devant Muang Boran, la cité ancienne de Bangkok (située
à 33 km de la capitale) où nous passons la fin d'après-midi.
Sur ce site de 128 hectares sont regroupés tous les styles architecturaux
que l'on peut rencontrer en Thaïlande: "là on trouvera
les reproductions nombreuses de salles de trône, temples, sanctuaires
de pierre et maisons traditionnelles [...] le tout rehaussés
par les environs spécialement recréés où
se font sentir les atmosphères sociales et culturelles"
(texte citée de la brochure de Muang Boran). C'est un
site absolument magnifique (voir photo d'un "sitting bouddha"
ci-contre et du Sala de Ramayana (grand temple contenant de nombreux
bouddhas) ci-dessous; plus de photos dans la galerie) nous ne regrettons
pas du tout les quelques dollars dépensés pour le prix
d'entrée. Nous conseillons à tous de s'y rendre et d'y
louer un vélo, afin de pouvoir se déplacer plus facilement
dans l'immensité de cette "cité-musée".
Le
lendemain, nous rencontrons en bord de route la troupe itinérante
LinQue qui se produisait ce jour là dans un petit village à
une vingtaine de kilomètres de Chon Buri. Une coïncidence
exceptionnelle alors que nous envisagions déjà la déception
de notre retour "bredouille" ou presque de Thaïlande.
Les musiciens de cette troupe jouent à
la fois dans un style traditionnel appelé Piphat (voir description
dans la partie "Le coin du musicien") et interprètent
d'autres morceaux plus récents. De nombreux chanteurs, danseurs
et
acteurs (tous costumés, voir photo ci-dessus, en "backstage")
se succèdent alternativement sur scène, pendant que les
instrumentistes, eux, sont dissimulés du public et jouent en
"backstage" (voir photo ci-contre), comme le veut la tradition
musicale Thaïlandaise lorsqu'il s'agit d'une musique d'accompagnement
de chants, danses et prestations théâtrales relatives aux
anciens rituels royaux; la troupe compte au total, entre 20 et 30 personnes.
Leur spectacle est fantastique et nous resterons
longuement à admirer leurs prestations (voir photo d'une chorégraphie
de lutte avec bâtons ci-contre). Très gentils, les membres
de la troupe nous invitent même à venir sur le derrière
de la scène et nous autorisent à les enregistrer. Malheureusement,
ceux-ci ne parlent quasiment pas Anglais et nous 3 mots de Thaï,
ce qui ne facilite pas la communication. Toutefois, le contact passe
et nous prenons leur adresse afin de leur envoyer notre film une fois
terminé.
Pour
voir un de leurs chants traditionnels, cliquez ici
Exécutants: 1 chanteur et 1 clavier.
Pour
voir un de leurs chants plus modernes, cliquez ici
Exécutants: 1 chanteuse, 4 danseuses,
2 danseurs, 1 clavier.
Pour
voir les instrumentistes (style Piphat, 1er extrait), cliquez ici
Exécutants: 1 "narrateur"
(sur scène), 1 jeux de 7 tomes Beung Mang, 1 hautbois Pî,
des cymbales Chap, 1 xylophone Ronâg et 1 tambour horizontal Tapôl.
Pour
voir les instrumentistes (style Piphat, 2ème extrait), cliquez
ici
Instrumentistes: 1 jeux de 7 tomes Beung
Mang, 1 hautbois Pî, des cymbales Chhi et Chap, 1 xylophone Ronâg,
1 tambour horizontal Tapôl et 2 tambours Dam.
BONUS: le joueur de Beung Mang nous improvise une technique
de jeu tout a fait spectaculaire "pour les besoins de l'image".
Cela nous fait beaucoup rire et, de plus, cet extrait permet de bien
voir les différentes frappes utilisables sur ces tomes.
Pour
voir "cette frime" (style Piphat, 3ème extrait), cliquez
ici
Exécutants: 1 chanteur (sur scène),
1 jeux de 7 tomes Beung Mang, des cymbales Chhi.
NOTE SUR LES VIDEOS REALISEES "EN BACKSTAGE":
Les musiciens jouaient tous très serrés et très
proches à l'arrière de la scène et, même
avec leur autorisation de monter sur celle-ci, il nous a été
très difficile de trouver un angle de vue acceptable, où
l'on verrait la plupart des musiciens. Le seul angle que nous ayons
trouvé possède une grande profondeur de champ (c'est à
dire que les musiciens ne sont pas tous sur le même plan visuel).
Ce n'est pas grave, nous direz-vous, mais cela le devient malheureusement
lorsqu'il s'agit de compresser la vidéo ! En effet, on distingue
très peu ce qui se passe à l'arrière plan et c'est
un peu frustrant. Nous avons procédé à plusieurs
essais, mais il n'y a pas moyen d'améliorer le rendu à
moins d'augmenter considérablement la taille de la vidéo.
Ayant pitié pour les possesseurs de modems 56K, nous avons décidé
de laisser les vidéos dans l'état, pensant que même
un peu confuse, une vidéo est toujours mieux que juste du son.
Contact de Lin Qué:
Anna Niyomosil (elle parle très peu l'anglais)
19/274 M6 Soton Mong
Chaechengsao 24000
THAILAND
Tél: 01-9438574
Après
avoir quitté cette splendide troupe, nous longeons la côte
thaïlandaise vers le sud et nous arrêtons au village très
touristique de Pattaya (voir photo d'un des bateaux naviguant dans la
baie ci-contre), pour profiter un peu de la mer et en profitons pour
nous laver (ouf!). Les plages de Pattaya, très touristiques,
ne sont pas si belles que ça et, pour dormir, nous nous éloignons
quelque peu du centre ville pour trouver un bout de plage plus tranquille.
On trouve toujours même dans les endroits touristiques, des coins
très
tranquilles, il suffit de bien chercher (avec nos vélos "passes-partout",
c'est facile !). La mer du golfe de Thaïlande est très chaude,
surtout à cette période de l'année et nous regrettons
alors les températures fraîches de la méditerranée
ou de la mer rouge (fraîches pendant la saison où nous
nous y sommes baignés). Le lendemain, nous décidons de
dormir une nouvelle fois sur la plage, cette fois-ci dans un petit village
de pêcheurs près de Rayong (voir photo du coucher de soleil
sur la mer ci-contre). Nous apprécions décidément
beaucoup le vent marin et nous passons deux nuits délicieuses,
bercés par le bruits des vagues. Durant
deux jours suivants, pendant lesquels nous rejoignons Chanthaburi, nous
constatons la présence de nombreux arbres fruitiers: manguiers,
bananiers et bien d'autres que nous ne connaissions pas. Le sud Thaïlandais
produit un nombre de fruits assez impressionnants (nous en profiterons
d'ailleurs nous aussi, voir plus loin) ! Enfin, pour la première
fois, nous voyons une plantation de caoutchoutier (voir galerie de photos).
Après
avoir longé la côte pendant 4 jours, nous pénétrons
à l'intérieur des terres (route de Chanthaburi à
Sa Kaew) avec une végétation plus dense, une faune plus
riche et surtout avec une route bien plus tranquille (à deux
voies uniquement). Ainsi, le long de la route nous croisons quelques
spécimens de serpents (rassurez-vous on en a vu très peu
des vivants (seulement 2, que nous avons dérangé alors
qu'ils dégustaient tranquillement une grenouille morte sur le
bord de la route; cela fait toujours son effet toutefois et nous faisons
désormais d'autant plus attention où nous mettons les
pieds), la plupart sont morts écrasés par les voitures
(voir photo ci-dessus, serpent d'un longueur d'un mètre environ),
une sorte de "vers-chenille" d'une taille inimaginable (20
cm environ, voir photo ci-contre) et quelques buffles, dont un spécimen
doté de cornes très impressionnantes (environ 1m50 chacune,
voir galerie de photos). De plus, les paysans du coin sont forts sympathiques
et à plusieurs reprises lorsque nous posions notre tente, nos
voisins sont venus nous offrir des fruits exotiques, et pas un ou deux
SVP, plusieurs kilos ! Nous faisons donc une cure de mangue et de bananes,
c'est très énergétique !
Le
19 mai, nous arrivons à Poipet, le poste frontière avec
le Cambodge que nous franchissons sans encombre. Au final, nous regrettons
amèrement de n'être restés que deux semaines et
demie ici tant la Thaïlande est un pays agréable et "facile"
(en effet, les routes sont toutes de très bonne qualité
et elle possède beaucoup de facilités que d'autres pays
n'ont pas (surtout le sud, plus "développé"
grâce au tourisme balnéaire). Par exemple, il y a ici beaucoup
de supermarchés et même des grands centres commerciaux
(voir photo ci-contre, MBK center à Bangkok) ! Pas que cela nous
attire spécialement, mais nous n'avions rien vu de tel depuis
la France !). Nous étions pressés de partir car nous savions
bien que si nous nous attardions trop, la mousson nous rattraperait,
ce que nous préférions éviter. En fait, d'après
des informations que nous avons eue après coup (après
passage de la frontière), il semblerait qu'il ne pleuve fortement
que 2 heures par jour pendant la mousson, nous laissant alors largement
le temps de faire "nos bornes" pendant les autres heures de
la journée. Comme on dis " c'est fait, c'est fait!".
Nous nous rattraperons donc en profitant largement de notre mois (durée
de validité de notre visa) au Cambodge, nous souciant peu de
l'arrivée proche de la mousson.