Liens
(en anglais):
Scientifif american: the throat singer of Tuva:
http://www.sciam.com/article.cfm?articleID=00080AA2-BA32-1C73-9B81809EC588EF21
The international association for harmonic singing:
http://www.khoomei.com/
ou http://khoomei.com/
Introduction:
Avant la fin du communisme en Russie et la fameuse
réforme de M.Gorbachev: "Perestroïka", les musiciens
tuvins pratiquaient la musique pour le plaisir au sein de leur famille,
dans les fêtes, au sein de clubs d'amateurs ou encore de "coopératives"
d'usines. Ceux-ci avaient tous un métier à part entière
et n'avaient pas l'opportunité de voyager du fait de l'"autarcie"
communiste.
Depuis la fin des années 80, cette situation
a changé et de nombreux musiciens sont désormais des professionnels.
Beaucoup d'"anciens" ont gardé leur métier tandis
que les jeunes vivent uniquement de la musique. Traditionnellement,
la musique tuvine est transmise par voie orale et la majorité
des chanteurs ne connaissent pas le système de notation des européens.
Les jeunes chanteurs, en revanche, y sont familiarisés, ce qui
facilite les échanges avec des musiciens de cultures différentes.
Le
chant de gorge ou "Khöömii" à Touva:
Présentation des 5 principaux styles de chant
de gorge (ou "Khoomei") à Touva:
Texte cité des pages Internet de Mr.Trân Quang Hai à
l'adresse:
http://membres.lycos.fr/tranquanghai/tuva_ChantDipho.html
Chanteur:
Sergei Ondar
Sergei Ondar est né à "Aktach" (litt. "pierre
blanche") dans la région de "Seuteul" (litt. "lac
laiteux"); Une des 17 régions de la province autonome de
Touva, Russie. Il a appris le chant diphonique avec un membre de sa
famille dès l'âge de 7 ans. A sa majorité, celui-ci
était un chanteur accomplit. Son métier est électricien
et il exerce dans la ville de Kyzyl.
A la fin des années 80, il a intégré l'orchestre
philharmonique local, puis a joué dans l'ensemble de musique
tuvine. Il a joué dans de nombreux pays: Taiwan, le Canada, les
USA, la Suisse, la Hollande, la Belgique, l'Allemagne,... En 1998, il
a pris part à l'opéra international: "polyphonie
du monde" se déroulant à Moscou. Plus de 180 chanteurs
du monde entier y furent réunis. Après 2 semaines de répétitions,
la représentation eut lieu, réunissant tous ces chanteurs
sur une même scène !
Accompagnement: Dochpulduur
Styles de chant de gorge à Touva:
"La technique du chant diphonique est répandue non seulement
dans toute la partie du monde se trouvant autour du Mont d'Altaï
en Haute Asie concernant les populations suivantes : Mongols, Touvas,
Khakash, Bachkirs, Altaiens, mais également à un certain
degré, parmi les Rajasthanais de l'Inde, les Xhosas d'Afrique
du Sud, et les Moines tibétains des monastères Gyütö,
et Gyüme. Chez les Touvas, il existe cinq techniques principales
avec bourdon du plus grave au plus aigu selon les styles kargyraa, khoomei,
borbannadyr, ezengileer, sygyt."
"Le KARGYRAA se chante habituellement dans
le registre extrêmement grave de la voix du chanteur. Il y a deux
styles principaux de Kargyraa : le Kargyraa de Montagne (Dag Kargyraa)
et le Kargyraa de Steppe (Xovu Kargyraa). Les deux styles produisent
un son intense comme celui de la grue, riche en harmoniques . Cette
technique est en fait très proche de la prière tibétaine
du style dbyang. Kargyraa représente un style de chant de gorge
très lié à l'émission des voyelles.
En plus de diverses manipulations de gorge, la bouche change d'une forme
presque fermée de " O" presque à une forme buccale
grande ouverte. Le Kargyraa de montagne utilise habituellement le registre
le plus grave qui inclut souvent des effets nasaux. Il devrait comporter
une résonance de poitrine assez forte, et pas trop d'action de
gorge. Le style Kargyraa de steppe s'exécute habituellement dans
un registre plus élevé que le Kargyraa de Montagne ; il
se distingue par avec une tension de gorge accrue et une résonance
de poitrine moindre.
Pour le style Kargyraa le fondamental a un timbre spécial (cor
de chasse) avec une fréquence variant entre 55Hz (la) et 65Hz
(do 1). Les harmoniques se promènent entre H6, H7, H8, H9, H10
et H12. Chaque harmonique correspond à une voyelle déterminée."
Pour
télécharger un extrait du style "Kargyraa",
cliquez ici 
Pour
télécharger un extrait du style "Kargyraa de Montagne",
cliquez ici 
Pour
télécharger un extrait du style "Kargyraa de Steppe",
cliquez ici
"Le KHOOMEI est non seulement le nom générique
donné à tous les styles de chant de gorge , mais il désigne
également un style particulier du chant.
Le Khoomei se caractérise par l'émission d'un son doux,
créant des harmoniques dans le registre médium de la voix
du chanteur. Techniquement, (selon Khaigal-ool Xovalyg), l'estomac reste
relaxé, et il y a moins de tension laryngée que dans le
style Sygyt. La langue s'aplatit entre les dents de la mâchoire
inférieure. Les lèvres forment un petit "O".
La combinaison des lèvres, de la bouche et de la gorge crée
un grand effet spectral. Kaigal-ool est très célèbre
pour le style Khoomei. Il utilise un vibrato pour les notes graves."
Pour
télécharger un extrait du style "Khöömei",
cliquez ici 
"Le BORBANNADYR n'est pas vraiment un style
comme le Sygyt ou le Kargyraa, mais plutôt une combinaison des
effets appliqués à un des autres styles. Ce nom vient
du mot tuvin pour le " roulement ", comme les "trilles"
acrobatiques, le gazouillement des oiseaux, le babillage des ruisseaux,
etc... Le nom Borbannadyr s'utilise le plus souvent pour décrire
le roulement du son, et également pour désigner le son
plus grave surtout dans les textes anciens.
Le fondamental dans le style Borbannadyr (autour de 110Hz) reste fixe,
et est plus doux que celui du kargyraa. Le chanteur peut produire deux
formants harmoniques au dessus du fondamental. La parenté technique
entre Kargyraa et Borbannadyr permet au chanteur d'alterner les deux
styles dans la même pièce musicale."
Pour télécharger un extrait du style "Borbannadyr",
cliquez ici 
NB: dans le style Borbannadyr présenté par Sergei, c'est
la partie postérieure de la langue qui vibre afin de donner cet
effet de "trille". Il semble que l'on peut aussi utiliser
le contrôle de la respiration pour créer cet effet, ainsi
que la glotte.
"L'EZENGILEER vient d'un mot qui signifie
" étrier " et indique les oscillations harmoniques
rythmiques semblables au son des étriers métalliques lors
d'un galop du cheval. Le timbre de l'Ezengileer change d'un chanteur
à l'autre. L'élément commun est le " rythme
de cheval" des harmoniques.
Le style Ezengileer est une variante de Sygyt, caractérisé
par un rythme dynamique particulier, venant de l'appui périodique
des pieds du cavalier sur les étriers."
Pour
télécharger un extrait du style "Ezengileer",
cliquez ici 
NB: pour démontrer cette technique, Sergei utilise alternativement
la technique Sigit et une voix nasale, ce changement représente
alors l'appui des pied du cavalier sur les étriers.
"Le SYGYT est habituellement basé
sur un fondamental de registre moyen. Il est caractérisé
par un son aigu, flûté au dessus du son fondamental (entre
l'harmonique 9 et l'harmonique 12). Pour un Sygyt approprié,
il est indispensable d'employer une pression considérable sur
le diaphragme et il faut forcer l'air pour traverser la gorge contractée.
La tension significative doit aussi être exigée dans la
gorge, avec un positionnement approprié de la langue afin de
créer un résonateur buccal de taille correcte et propice
aux harmoniques les plus hauts. En outre, il est possible de chanter
Sygyt directement à travers le centre de la bouche, ou en inclinant
la langue, d'un côté ou de l'autre.
Le style Sygyt possède un fondamental plus aigu (entre 165Hz-mi2
et 220 Hz-la 2) selon les chanteurs. La mélodie harmonique utilise
les harmoniques H9, H10, et H12 (maximum jusqu'à 2640 Hz)."
Pour
télécharger un extrait du style "Sygyt", cliquez
ici 
NB: pour cette technique, on utilise la technique dite de la voix "à
deux cavités", la langue est repliée sur elle-même
et touche le sommet du palais, ce qui a pour effet de concentrer les
harmoniques)
"Les types de chant diphonique des touvas sont
fondés sur les mêmes principes d'émission sonore
que ceux de la guimbarde. La mélodie est créée
par les harmoniques d'un fondamental, engendrés par le résonateur
d'Helmholtz que constitue la cavité buccale humaine dont on modifie
les dimensions. Pour la guimbarde, c'est la lame vibrante qui attaque
le résonateur. Pour le chant diphonique, ce sont les cordes vocales
qui seront réglées sur des hauteurs différentes,
ce qui crée plusieurs fondamentaux, donc plusieurs séries
d'harmoniques.
Depuis les dix dernières années, le chant diphonique touva
a trouvé son second souffle grâce aux intérêts
des chercheurs, chanteurs occidentaux.
D'autres techniques secondaires ou moins connues ont été
"retrouvées", à savoir sigit moyen, kargiraa
de steppe ou de montagne, stil oidupa (ce style inspiré du style
kargyraa, et appelé d'après le nom du créateur,
est considéré comme le premier style urbain)."
NB: Pour chaque technique, la respiration vient du ventre,
et ensuite "filtrée" au sein de la poitrine, puis elle
est filtrée dans la gorge du chanteur (au niveau du diaphragme).
Comme en Mongolie, les chanteurs de Khöömei
sont pratiquement tous des hommes. Toutefois, il existe des exceptions
et certains chanteurs voient d'un mauvais oeil le fait que des femmes,
même talentueuses, pratiquent le Khöömei.
Les
chants et la musique de Touva :
Les textes entre guillemets sont cités des pages Internet
de Mr.Trân Quang Hai à l'adresse:
http://membres.lycos.fr/tranquanghai/tuva_Music.html
"La musique, dans la vie traditionnelle des touvas,
est très diversifiée. Elle concerne le chant diphonique
et les nombreuses formes sous lesquelles on peut le retrouver, mais
aussi une grande quantité de chants monodiques qui n'ont pas
de cadre particulier d'exécution, des pièces instrumentales
solistes, ou accompagnant les chants monodiques.
Ces différentes productions sonores peuvent être regroupées
selon une caractéristique commune: elles ont une thématique
liée à la vie quotidienne (chanson pour sa bien-aimée,
sur son village natal, sur son cheval,...) et aux légendes qui
ont façonné ce bel instrument qu'est la vièle IGIL,
appelée "vièle à tête de cheval"
chez les Mongols."
"On peut regrouper tous les autres types de musique
touva, à savoir aussi bien les chants pour animaux, que les récitations
chamaniques ou encore les berceuses, les chants du sport de combat khures,
chants pour la course de chevaux... tous sont exécutés
lors d'un contexte bien particulier, exclusif, en dehors duquel la pratique
n'est pas inclue dans la norme.
Cette deuxième catégorie, concerne des chants qui sont
tous liés à une action physique : traire la vache ou la
chèvre, communiquer avec les esprits, annoncer l'entrée
d'un combattant, "motiver " son cheval avant la course, ou
bercer le bébé sous la yourte."
Chants liés aux faits et gestes de tous
les jours:
- Chants de travail :
"Il s'agit de chants ou formules mélodiques liés
à la préparation du feutre.
Les touvas vivent traditionnellement sous la yourte, habitat composé
d'une structure circulaire en bois, sur laquelle sont fixées
des pans de feutre. Les touvas préparent la laine de moutons
pour en faire du feutre. Ils se munissent chacun de deux verges, s'assoient
autour des tas de laine et entonnent un chant particulier en battant
en rythme la laine, jusqu'à ce qu'elle soit scindée en
morceaux. Après quoi, ils se dirigent vers le tas d'un autre
propriétaire et agissent de la même façon."
Il existe aussi d'autres types de chants de travail:
* Sergei nous a chanté
un chant de travail du style "Cojomick", traditionnellement
chanté par les nomades bergers dans la steppe. Ce chant contient
un refrain comique. Le nom de cette chanson est "Oulouk-Em",
qui signifie en tuvin "la grande rivière"; c'est aussi
le nom d'une des 17 régions de la république indépendante
de Touva.
Pour
télécharger cette chanson, cliquez ici 
Instrument utilisé: vièle Igil.
Chanteur: Sergei Ondar.
* "Beijing" (Pékin):
chanson comique chantée traditionnellement par les caravaniers
faisant anciennement la liaison Chine-Mongolie-Touva à dos de
chameaux. Il est dit qu'elle possède 600 couplets ! Sergei en
connaît une vingtaine et, dans sa prestation, en chante 5 ou 6.
Pour
télécharger cette chanson, cliquez ici 
Instrument utilisé: luth Dochpulduur.
Chanteur: Sergei Ondar.
- Chants d'apprivoisement :
"Il arrive qu'un animal domestique (agneau, poulain, chameau) devienne
orphelin ou que sa mère refuse de le nourrir, car elle-même
très affaiblie. Il arrive aussi qu'en période de froid
intense ou de risque provoqué par des prédateurs, les
éleveurs soient amenés à garder leurs nouvelles
bêtes sous la yourte. Un moyen original consiste à chanter
des formules mélodiques. Chaque
fragment mélodique, répétitif, s'achève
sur un trémolo."
Chant d'apprivoisement d'un chevreau. Cette chanson
ne contient pas de paroles et est jouée afin de convaincre l'animal
de se nourrir auprès d'une autre mère que la sienne. Ce
type de chant est généralement chanté par les "anciens"
de la famille.
Pour télécharger ce chant, cliquez ici 
Chanteur: Sergei Ondar.
- Berceuses :
"Dans la vie traditionnelle Touva, le nourrisson est placé
dans un berceau suspendu. La mise au berceau du nourrisson s'accompagnait
de chant qui lui étaient réservés: les berceuses.
Ces mélodies sont proches des chants d'apprivoisement sur le
plan mélodico rythmique."
Sergei nous a chanté une berceuse ("Epei"
en tuvin) du nom de "Baitaïga", ce qui signifie "la
riche taïga".
NB: il existe aussi des berceuses chantées dans le style "Khoomii",
on les appelle "Epei Khoomii".
Pour
télécharger une berceuse du style "Epei", cliquez
ici 
Pour
télécharger une berceuse du style "Epei Khoomii",
cliquez ici 
Instrument utilisé: vièle Igil.
Chanteur: Sergei Ondar.
- Chant de divertissement:
Sergei nous a chanté une partie d'une chanson de divertissement,
jouée pendant les fêtes à Touva. C'est une chanson
comique destinée à louer un cheval. Elle s'appelle "Equi
Ata", ce qui signifie "Un bon cheval" en tuvin. Les bergers
utilisent aussi cette chanson afin de rassembler leurs troupeaux de
chevaux.
Pour
télécharger la chanson "Equi Ata", cliquez ici

Instrument utilisé: vièle Igil.
Chanteur: Sergei Ondar.
Pour
télécharger une deuxième version de la chanson
"Equi Ata", cliquez ici 
Instrument utilisé: vièle Igil.
Chanteuses: Damyrang Ajlangmaa - Kuzhuget Azijmaa - Choduraa Tumat (chanteuses
du groupe "Tyva Kyzy")
Accompagnement: 1 Dochpuluur.
Nota: chanson extraite d'un concert live à Helsinki (Finlande)

A Kyzyl, sur le bord du fleuve Yenisei, Choduraa Tumat (membre du groupe
"Tyva Kyzy") nous a chanté une magnifique chanson s'appelant
"Mon Tschadagan". C'est une chanson comique qui
parle de 2 différentes techniques de chant diphonique tuvin (Khoomei,
Kargyraa) et d'un cheval fidèle (Kholchun-kara). L'accompagnement
est réalisé avec un luth à deux cordes appelé
Dochpuluur.
Pour
télécharger cette chanson, cliquez ici 
Paroles de la chanson "Mon Tschadagan":
" Mon Khoomeï m'accompagne toujours,
Je ne le quitterai jamais,
C'est le Tschadagan commandant mes humeurs,
C'est mon lien avec mon precieux Kholchun-Kara.
Kargyraa est toujours avec moi,
C'est mon Tschadagan qui ne se casse jamais,
C'est mon lien avec mon noir ami (le cheval Kholchun-kara),
Tschadagan qui glorifie mon peuple,
Il n'est pas un simple bois,
C'est le corps chantant,
Que ma mère m'a donné. "
- Chant chamaniques:
"Le rituel chamanique kamlanie a été très
peu étudié sur le plan de la musique. Il a été
interdit pendant longtemps par le pouvoir soviétique. Les mélodies
de kamlanie ressemblent de très près aux berceuses et
aux chants d'apprivoisement. La musique ne représente pas un
élément important du rituel ; elle n'est qu'un moyen pour
chamaniser.
Le tambour est l'instrument essentiel et indispensable pour le rituel
chamanique. Le chamane entonne une ligne mélodique solo, composée
d'une courte phrase, répétée un certain nombre
de fois avec quelques variantes. Après il chante d'autres formules
mélodiques avec le soutien du tambour. Le chamane est la seule
personne du groupe humain à pouvoir "voyager" entre
les différents mondes. Avec l'aide des esprits et de ses attributs
(tambour, batte, costume, coiffe et chaussures), le chamane tente au
cours du rituel de rétablir un ordre ou prévenir un désordre
à venir. Le rituel chamanique peut d'ailleurs avoir d'autres
motifs que curatifs, notamment dans le cadre de la chasse."
Lors de notre "shamanisation",
la chamane, Rada, nous a laisser une partie de la cérémonie
destinée à prolonger notre vie et à nous éloigner
de la maladie.
Pour
télécharger un extrait de la cérémonie,
cliquez ici 
Pour
télécharger un extrait "musical" de la cérémonie,
cliquez ici 
Instrument utilisé: tambour sur cadre "Dungour"
NB: Les chants chamaniques ainsi que tous les objets appartenants aux
chamanes sont considérés comme sacrés et sont destinés
uniquement à l'usage des chamanes.
- Compétitions sportives:
"Les compétitions sportives touvas sont le combat khures
, la course de chevaux et le tir à l'arc. Toutes ces manifestations
sont accompagnées de chants. Ces chants ont une fonction bien
déterminée dans le cadre du sport khures et de la course
de chevaux. Le principe du combat khures est de faire tomber l'adversaire
par tous les moyens sauf les coups. On entonne le chant lors de l'entrée
des combattants dans l'espace réservé à la compétition.
A la suite du combat, le chant est chanté à nouveau et
le vainqueur est tenu de danser. Dans la course de chevaux, c'est le
cavalier qui, par le chant, loue le mérite, les qualités
et l'endurance de son cheval. A l'issue de la course, un chanteur récompense
le vainqueur en lui offrant traditionnellement un bol d'alcool de lait
; quant au cheval, on lui fait cadeau d'un chant."
Sergei nous a joué la mélodie du chant
accompagnant les combat khures: la "danse de l'aigle".
Pour
télécharger cette mélodie, cliquez ici 
NB: en Mongolie, on utilise le même chant pour
ce type de combats.
Instruments
rencontrés lors de notre séjour à Touva:
Textes cités depuis les pages Internet de Mr.Trân Quang
Hai à l'adresse:
http://membres.lycos.fr/tranquanghai/tuva_Instruments.html
La
vièle Igil:
"L'Igil est une vièle à deux cordes, d'un seul tenant
ou monoxyle, caisse de résonance et manche étant taillés
dans un seul morceau de bois, en général du mélèze.
La longueur du corps de l'instrument est d'environ un mètre.
les deux chevilles et le chevalet sont en bouleau, certainement pour
la solidité du bois. Le chevalet est mobile et peut être
retiré après chaque exécution. La caisse de résonance,
évidée, est de forme oblongue, mais on peut trouver aussi
des modèles trapézoïdaux. Le manche se termine parfois
par une tête de cheval sculptée. La mélodie produite
sur cet instrument est toujours diphonique, la corde grave servant de
bourdon. Le musicien fait passer le crin de l'archet dans sa main repliée
de manière à ce que ses doigts puissent en réguler
la tension. Les doigts de la main gauche ne frottent pas les cordes
contre le manche, mais les effleurent légèrement de côté.
Le main se déplace ainsi librement le long du manche tout en
le soutenant par la paume Cette façon de jouer rajoute au caractère
lyrique de certaines mélodies. Le musicien joue de l'instrument
assis sur un tapis lors de soirées et de fêtes. Pour un
concert, l'instrumentiste s'assoit sur une chaise, la jambe gauche posée
sur la droite. L'instrument est fixé par sa pointe sur la tige
de botte de l'instrumentiste."
Le
luth Dochpulduur (ou Dospuluur):
"C'était l'instrument le plus répandu dans la Touva
pré soviétique. L'instrument peut être constitué
d'une caisse de forme variée : ovale, arrondie, piriforme, trapézoïdale.
Cette dernière forme est réalisée par un assemblage
de planches au moyen d'échancrures. L'instrument, à 2
ou 3 cordes, a une taille d'environ 80cm. Son mode de production sonore
se fait à l'aide du pouce et du majeur de la main droite, par
pincement des cordes simultanément ou de manière alternée."
NB: Notre ami Sergei Ondar appelle cet instrument le "banjo des
tuvins".
Les
guimbardes tuvines Xomus (prononcez Romus):
"Le type de guimbarde le plus répandu a Touva est la guimbarde
en fer hétéroglotte Demir-xomus (voir photo ci-contre).
La languette, cunéiforme, est mise en mouvement par pincement
du majeur de la main droite. Le cadre, de forme trapézoïdale,
maintient et enserre la languette. Il est tenu au niveau du talon par
le pouce et l'index, de la main gauche. Le soudage de la languette sur
le cadre est la phase la plus délicate de la fabrication de l'instrument.
La guimbarde est jouée aussi bien par les homme que les femmes
et les enfants en diverses occasions.
Un autre type de guimbarde en bambou est appelé Kuluzun-xomus
(voir photo ci-contre). L'instrument est de facture idioglotte. La languette
est ici découpée dans une fine planche qui lui sert de
cadre. Celui-ci est ferme, de forme rectangulaire, et aux extrémités
arrondies. Une ficelle est fixee au cadre. La mise en vibration se fait
par traction sur la cordelette. Cette traction est répétée
et continue. Elle donne des sons plus faibles que pour la guimbarde
métallique. L'utilisation de ce type de guimbarde a Touva où
il ne pousse pas de bambou s'explique par la domination chinoise, établie
entre 1757 et 1911."